Le Cabaret Sauvage accueillera, du 11 au 28 mai, le spectacle musical Barbès Café. Sur une idée originale de Méziane Azaïche, par ailleurs créateur du Cabaret Sauvage, ce spectacle sera l'occasion d'une vaste rétrospective musicale sur l'histoire de l'immigration algérienne en France. Histoire des origines marquée «par le blues de l'exil chanté dans les bars de Barbès» où, pour oublier le travail harassant de l'usine, des artistes devenus des légendes tels que Slimane Azem ou encore Dahmane El Harrachi, jouaient le soir devant leurs compatriotes et partageaient cette douleur commune de l'éloignement avec des chansons qui ont marqué les mémoires : Maison Blanche de Hassnaoui, Algérie, mon beau pays de Slimane Azem pour ne citer que celles-ci. Mais aussi l'histoire plus récente d'une génération d'enfants et petits-enfants d'immigrés se revendiquant de la nation française font entendre leurs spécificités et leur patrimoine musical hérités de leurs pères à l'exemple de Rachid Taha. Vivant une autre forme d'exil, celui d'une littérale mise au ban de la société, caractérisée par un espace de béton et de confrontation au racisme. On l'aura compris, Barbès Café est un spectacle qui cherche, au-delà de ces exils, à privilégier le partage et la convivialité. En plus de la programmation musicale annoncée, un invité surprise pour chaque soirée. Ainsi, de grands noms tels qu'Aït Menguellet ou Fellag défileront sur la scène et agrémenteront un spectacle qui s'annonce déjà très riche. La préparation de Barbès Café a aussi été l'occasion pour les organisateurs de participer à un grand nombre d'actions culturelles menées depuis le mois de mars et continueront jusqu'en octobre 2011 sous forme de rencontres, d'expositions et de spectacles avec pour objectifs l'explication pour les plus jeunes générations, notamment de l'histoire de l'immigration algérienne et le contexte dans lequel elle s'est déroulée, la collecte privilégiée des témoignages des «anciens» afin d'instaurer un espace de dialogue entre les générations.