De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Après la wilaya, hier, c'était au tour du siège de la daïra d'Annaba de subir le courroux des foules massées depuis la matinée devant cette institution. Des centaines de citoyens, venus principalement de la cité Auzas et du quartier Djbanet Lihoud, ont envahi la rue juste à hauteur du siège de la daïra pour déborder, ensuite, sur les trottoirs mitoyens du jardin public et du siège de la cour d'Annaba. Ils étaient venus manifester leur mécontentement suite à la publication de la liste des bénéficiaires des 313 logements affectés, il y a près d'une semaine. Au départ, ce sit-in était pacifique avec cependant des slogans hostiles aux autorités et des banderoles accrochées aux grilles de la daïra, sous l'œil réprobateur des agents de l'ordre déployés autour du siège de cette institution. Puis la situation a commencé à se dégrader lorsque des jeunes ont coupé la rue à sens unique menant vers le marché El Hattab et brûlé des pneus avant de s'attaquer carrément au principal accès de la daïra. Sous la pression et la poussée de centaines de bras, la grille a cédé et des dizaines de personnes se sont engouffrées dans la cour pour casser tout ce qui s'y trouvait. Il pleuvait de gros cailloux de toutes parts si bien que certains manifestants ont été blessés par des «tirs amis». Entre-temps, les policiers n'ayant pas encore reçu des instructions se sont réfugiés à l'intérieur des véhicules d'intervention, laissant le terrain libre aux casseurs. D'autres manifestants ont déposé leur mobilier au beau milieu de la rue ; cuisinières, ustensiles de cuisine et autres couvertures étaient sur la chaussée pour montrer aux autorités qu'ils n'avaient pas de toit. La situation est restée telle quelle jusqu'à 13h30, les protestataires comptant occuper la rue et empêcher toute circulation jusqu'à prise en considération de leurs doléances. Vers 13h45, les forces d'intervention ont investi les lieux ; boucliers, casques et matraques en main, ces dernières ont commencé par disperser les manifestants qui ne purent résister à l'assaut de dizaines d'hommes surentraînés pour maintenir l'ordre. Tous les objets déposés sur la chaussée ont été enlevés, la voie a été très vite dégagée et la circulation aussi rapidement rétablie. Des échauffourées ont pourtant continué entre les forces de l'ordre et les manifestants dans les rues adjacentes et juste devant le siège du groupement de wilaya de la gendarmerie, dont le portail a été fermé. Au moment où nous mettons sous presse, des jeunes étaient encore rassemblés à quelques dizaines de mètres du siège de la daïra, où les policiers formant un cordon sécuritaire autour de l'édifice veillent.