Les présidents et les représentants des cours et conseils constitutionnels et institutions équivalentes, ayant pris part au congrès constitutif de l'espace africain de justice constitutionnelle, ont proclamé, hier à Alger, la naissance d'une organisation continentale dénommée «Conférence des juridictions constitutionnelles africaines» regroupant toutes les juridictions ayant en charge le contrôle constitutionnel dans leurs pays respectifs. Son siège est fixé à Alger. Ils ont procédé également à l'élection des organes et des structures de la conférence, notamment du président de la conférence en la personne du président du Conseil constitutionnel du Bénin, assisté de quatre vice-présidents. Le poste de secrétaire général est revenu au Sénégal, celui du secrétaire général adjoint est attribué à l'Algérie. La création de cette organisation continentale «revêt une importance toute particulière», note un communiqué du Conseil constitutionnel, en expliquant qu'«elle permet de fédérer l'ensemble des juridictions en charge du contrôle constitutionnel en Afrique, dans un espace commun appelé à accompagner l'Afrique dans son action constante de promotion et d'approfondissement de la démocratie, de l'Etat de droit et des droits de l'Homme, et d'ouverture sur les évolutions et les mutations dans le monde». «Cet espace aura essentiellement pour mission d'établir des passerelles entre ses membres, à travers la coopération, la concertation et l'échange d'expériences pour favoriser la diffusion de la culture et de la jurisprudence constitutionnelle dans le continent», ajoute-t-on. Le Conseil constitutionnel souligne que «c'est lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement réunis à Kampala, en Ouganda, en juillet 2010, que l'Algérie avait présenté une proposition pour la création de cet espace». Ce que rappellera le président de la commission de l'UA, Jean Ping, en affirmant dimanche passé qu'elle avait été «initiée par le président Bouteflika lui-même au sommet de Kampala». Et une fois adoptée, le «Conseil constitutionnel avait pris le relais pour préparer les textes constitutifs et organiser le congrès constitutif». Il signalera, en outre, que les participants au congrès n'ont pas manqué de souligner «le rôle important et la contribution précieuse de l'Algérie à promouvoir et à approfondir la démocratie, l'Etat de droit, la bonne gouvernance et le respect des droits de l'Homme dans le continent». Enfin, une motion de reconnaissance et de remerciements a été adressée dans ce sens au président de la République, au gouvernement et au Conseil constitutionnel. A. R.