De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Certains quartiers de Annaba sont devenus des zones de non-droit où les bandits agissent à visage découvert et en terrain conquis. Une situation qui terrorise les paisibles citoyens ainsi que tous ceux qui passent dans cette ville dite touristique. En effet, à la rue Zeribi Abdelaziz, une rue coupe-gorge qui mène à la place d'Armes, un quartier réputé chaud et dangereux, il ne se passe pas de jour sans qu'il y ait une agression, un vol ou un braquage, dont les victimes sont souvent des passants et même des automobilistes. La rue est infestée par une bande de près d'une douzaine de jeunes dont l'âge oscille entre 15 et 20 ans, semant la terreur partout où ils se manifestent. Le piéton qui utilise son téléphone portable dans cette rue n'est pas près de le revoir de sitôt. L'un de ces jeunes voyous le lui arrache en courant pour aller se réfugier dans l'une des nombreuses ruelles de ce quartier. L''appareil est remis à l'un de ses complices qui l'attend au coin et qui le met dans sa poche avant de revenir sur le lieu du vol pour déplorer avec la victime ce qui vient de se passer. Et si d'aventure ladite victime court derrière le voleur pour le rattraper, celui-ci est arrêté par ses complices. Dans la confusion, la victime est dépouillée de tout ce qu'elle possède. Lundi dernier, c'est un policier en civil qui a été victime de cette bande organisée. Ayant entendu un coup à l'arrière de son véhicule, il s'est arrêté pour voir ce qui se passait lorsqu'un jeune délinquant tendit sa main pour prendre le portable posé sur le tableau de bord. Le policier qui a découvert la manœuvre sortit une bombe lacrymogène, l'actionna et l'agresseur mal en point a été secouru par ses complices qui s'attaquèrent à la victime. Le policier ne dût son salut qu'à l'intervention de ses collègues postés quelques à dizaines de mètres plus loin. «C'est le fait qu'il soit policier qui l'a sauvé de cette bande, a rapporté un témoin de la scène. Autrement, ces jeunes bandits, arrivés en nombre, étaient armés d'épées et de barres de fer, ils comptaient le massacrer.»A la rue du CNRA, une autre rue coupe-gorge située juste derrière le cours de la Révolution, cœur battant de la ville, et à hauteur du siège de l'APC, pas moins de 8 à 10 vols de portables sont enregistrés par jour. Le modus operandi est toujours le même : on détourne l'attention de l'automobiliste qui ralentit, on subtilise ou on arrache l'appareil des mains du conducteur et on fonce dans l'une des ruelles adjacentes. La bande est là pour assurer la protection du voleur si jamais la victime intervient. Bien des plaintes sont enregistrées au commissariat du 2ème arrondissement, situé à quelques mètres de la rue du CNRA, mais aucune n'a encore abouti et la situation empire de jour en jour sans que des dispositions soient prises. Pourtant, des policiers sont déployés au niveau de cette rue et à proximité du parking situé à quelques dizaines de mètres. On devrait mettre sur cette rue un panneau «attention ! Vols fréquents de portables», nous dit un chauffeur de taxi. Un habitant de la rue nous a confié que pour qu'une victime puisse récupérer son portable volé, il faut qu'elle s'adresse à quelqu'un habitant le quartier, celui-ci connaît des gens qui connaissent les voleurs et ils peuvent restituer le portable volé. «Il faudra négocier avec ces gens-là et mettre le prix, sinon vous n'êtes pas près de revoir votre téléphone. La plupart du temps, les gens payent parce que dans l'appareil sont enregistrés des numéros importants qui seront perdus à jamais», conclut-il.