La gestion des marchés publics de gros gagnerait à être remodelée. La revendication vient d'être formulée par la Fédération nationale des marchés de gros de fruits et légumes, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), en réaction au projet de décret exécutif préparé par la tutelle. La Fédération nationale des marchés de gros défend ainsi l'idée «de la création d'une entreprise publique» chargée de la gestion de ces espaces de vente. Autre proposition de la fédération : «La cession aux mandataires des carreaux qu'ils gèrent au niveau de ces marchés au lieu du mode de location actuellement en vigueur.» A propos de la mise en application des mesures du ministère du Commerce annonçant «l'organisation» de ces marchés, la même fédération réclame son association dans ce processus. Le plan en question devait toucher 45 marchés, répartis sur tout le territoire national, où activent environ 1 500 mandataires. La fédération estime que «la satisfaction de ses revendications est de nature à mettre un terme à l'activité des grossistes informels et influera positivement sur la qualité et les prix des produits agricoles sur le marché de détail». Le projet de décret, concocté par le ministère du Commerce, vise à «harmoniser et à instaurer un cadre organisationnel qui régit de façon uniforme et adéquate à travers le pays le fonctionnement de ces marchés de gros». Que va changer la nouvelle réglementation ? Première obligation pour les grossistes : toute opération de vente doit obligatoirement faire l'objet d'une facturation et un exemplaire de la facture est remis à l'acheteur ou son préposé. Qu'en est-il de la marchandise proposée à la vente ? Le texte exige qu'elle soit «de qualité saine, marchande et loyale». Avant sa mise en vente, «la marchandise doit faire l'objet d'un triage assurant son homogénéité dans un même emballage». Dans le sillage de la lutte contre la contrefaçon, le projet de décret indique que «le vendeur ne peut mettre en vente des colis de fruits et légumes dont la partie apparente ne correspond pas en forme, en calibre, en aspect ou en variété à la moyenne de la marchandise offerte à la vente». Le projet de décret prévoit également «un relevé des fourchettes des prix». Confiée à l'administration du marché, cette mission s'effectuera «trois fois durant les horaires de vente, successivement 1 heure puis 2 heures après le début des ventes, tandis que le troisième relevé doit être effectué 1 heure avant la fin des ventes, avant d'être affiché obligatoirement à l'attention des usagers du marché». La nouvelle réglementation n'a pas oublié des sanctions contre les grossistes «défaillants». Il est ainsi procédé à la résiliation du contrat de location «en cas d'absence du mandataire-grossiste et de ses employés, la fermeture non justifiée dépassant les 3 jours successifs ou le non-paiement de 3 mensualités consécutives». A. Y.