Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Avec la décision du ministre de l'Industrie de la PME et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi, d'apporter son soutien au plan d'investissement 2011/2015 au complexe sidérurgique d'El Hadjar, un nouveau souffle et des perspectives rassurantes, aussi bien pour les 5 200 travailleurs que pour le groupe ArcelorMittal, feront sortir cette unité industrielle stratégique de la zone de turbulences qu'elle traverse depuis près de deux années. Il aura fallu bien des tergiversations, des louvoiements, des grèves et des négociations pour, qu'enfin, la situation s'éclaircisse, donnant ainsi une meilleure visibilité quant à la reconduction du contrat de partenariat qui prend fin en 2011. En effet, mercredi dernier, une réunion s'est tenue au ministère de l'Industrie pour débattre de la situation du complexe sidérurgique en vue de la relance de l'emploi et de la production d'acier. M. Benmeradi, qui a reçu la délégation des représentants des travailleurs conduite par M. Smaïn Kouadria, secrétaire général du syndicat ArcelorMittal, en présence de M. Meghlaoui, président du SGP Transolb, a tenu une séance de travail pendant laquelle il a été informé de la situation générale du complexe avant d'aborder le dossier investissement qui traîne depuis près de cinq mois, la direction du complexe sidérurgique ne voulant pas l'enclencher arguant d'un «manque de visibilité», selon les propres termes de M. Vincent Le Gouic, directeur général du complexe.Le plan de développement industriel évalué à 500 millions d'euros sur quatre ans - qui a eu l'aval du département de Benmeradi - portera sur la rénovation et la modernisation des équipements et installations du complexe dont la production atteindra 14 million de tonnes dans la filière fonte et 2,4 millions de tonnes d'acier, répondant ainsi et en grande partie aux besoins du marché national pour lequel l'Algérie a dépensé près de 20 milliards d'euros. Ainsi, la cokerie, à l'arrêt depuis janvier 2010 et dont les travailleurs ont été dispatchés sur les autres unités, sera complètement rénovée, ce qui permettra au complexe d'être autonome quant à cette matière qu'il importe des autres sites du groupe. Un gain qui réduira certainement les coûts de production et hissera l'usine au même niveau de compétitivité que les autres appartenant à ArcelorMittal. La réfection du haut fourneau n°2 et de l'agglomération (PMA) aura pour effet une augmentation conséquente de la production qui, à ce jour, n'a jamais atteint celle des capacités installées avec, cependant, des pics plus ou moins appréciables selon les conjonctures et les business-plans programmés.L'implantation d'une unité de réduction directe (DRI) fera passer la production du système dit classique avec ses différentes étapes à un nouveau système moderne et complètement automatisé, un rendement et une rentabilité bien meilleurs sont assurés, ce qui aura des retombées positives sur tout le complexe.Le syndicat, qui a insisté sur le caractère vital de cet investissement qui assure la pérennité du complexe sidérurgique ainsi que «la fiabilité sociale durable», comme rapporté dans le communiqué transmis à notre rédaction régionale, a aussi proposé au ministre des mesures qui accompagneront cet investissement en vue de sa réussite, et ce, dans l'intérêt de tous. Ainsi, ces mesures en aval concerneront les crédits de financement, les avantages Andi, le renforcement des capacités de transport de minerai par la SNTF, la fourniture de gaz pour la phase DRI et bien d'autres avantages auxquels le syndicat tient et qui ne peuvent que servir les nouvelles orientations de la politique industrielle du gouvernement visant à relancer l'outil de production. Le cas de la TSS (tuberie sans soudure) sans plan de charge depuis près de deux ans a été soulevé pour demander l'intervention du département de Benmeradi en vue de la passation de commandes dans le cadre du gré à gré et de la préférence nationale entre les différentes entreprises : Sonatrach, Naftal et Sonelgaz et la TSS.Le ministre, qui a déclaré que l'acier est un produit stratégique pour le pays, a donné son feu vert pour la mise en place de cet investissement et a chargé ses principaux collaborateurs de préparer le dossier afin de l'inscrire pour approbation à l'ordre du jour lors du prochain Conseil de participations de l'Etat (CPE), qui aura lieu dans les tout prochains jours.