En décrochant l'accord de principe du gouvernement algérien pour l'accompagnement financier de son plan d'investissement d'un montant de 500 millions d'euros, la direction générale ArcelorMittal Annaba a assuré sa pérennité en Algérie. Ce succès, dont Sidi-Saïd, secrétaire général de l'UGTA, et les syndicalistes de l'entreprise ArcelorMittal menés par Smaïl Kouadria, leur secrétaire général, ont été les maîtres d'œuvre, s'inscrit en droite ligne de la lettre d'intention déposée le 17 mars au ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement par Vincent le Gouïc, directeur général ArcelorMittal Annaba. Il s'agit d'un autre jalon qui consolide l'accord de partenariat. Il avait été signé le mois d'octobre 2001 accordant à ArcelorMittal (ISPAT à l'époque) 70% du capital social et 30% au groupe d'entreprises Sider. Cet accord constitue le socle d'une future joint-venture appelée à renforcer les capacités de production du complexe sidérurgique El-Hadjar. C'est apparemment la conclusion à laquelle est arrivé Mohamed Benmeradi ,ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement (MIPI). Il est intervenu lors de la réunion à laquelle ont participé ce le 11 mai à Alger, outre Khaznadji le chef de cabinet, MM. Aouadi, DG du secteur public marchand, Meghlaoui, président de la SGP Transolb, le secrétaire général de la centrale syndicale UGTA et 4 syndicalistes dont Smaïn Kouadri et Boudjemaâ Bouraï, président du comité de participation de l'entreprise. «Que représente l'accompagnement d'un investissement de 500 millions d'Euros pour assurer une importante partie des besoins du marché national en acier lorsque l'on sait que l'Algérie paie actuellement une facture importante en euros pour l'importation de ce produit.» Tout est dit dans cette phrase de Mohamed Benmeradi. Et lorsqu'elle est appuyée d'un message adressé aux travailleurs et à la direction générale ArcelorMittal quant à la matérialisation de l'investissement qui aura bel et bien lieu au complexe d'El Hadjar, et que le gouvernement le considère comme étant une préoccupation majeure, cette affirmation permet de prendre la mesure de ce que devra être la suite du partenariat reconduit. Elle l'est d'autant plus que, selon Smaïl Kouadria, le ministre, qui a souligné que l'acier est un produit stratégique pour le pays, a affiché toute sa disponibilité en vue d'accompagner personnellement le dossier investissement 2011/2015. Un engagement qui vaut son pesant d'or après la cure forcée d'amaigrissement de la production de ces dernières années générées par des perturbations multiformes. Les instructions données par le ministre à ses collaborateurs quant à maturer le dossier pour son inscription à l'ordre du jour de la prochaine réunion du gouvernement implique nécessairement que le MIPI veut aller vite en besogne. Lors de la réunion, il a été également question de mesures d'accompagnement à mettre en place pour la réussite du plan de développement industriel. Ces mesures qui devraient rendre effectivement ArcelorMittal Annaba compétitif sur le marché national et international, porte sur le financement du crédit à l'investissement, l'octroi des avantages ANDI, l'augmentation des capacités de la SNTF pour le transport du minerai des mines de Ouenza et Boukhadra (Tébessa) vers le complexe El-Hadjar, la fourniture de gaz pour la phase DRI et la nécessité d'assurer une fiabilité sociale durable. Cet acquis et bien d'autres à venir sont le résultat de l'esprit commando et l'intelligence prospective de Vincent le Gouïc et de ses proches collaborateurs, et de son partenaire syndical. C'est dire toute l'importance socioéconomique du dossier investissement 2011/2015. D'un montant de 500 millions d'euros, il porte sur la rénovation de la cokerie, la réfection du HF n°2 et de l'agglomération (PMA) pour augmenter la production de la filière fonte de 1,4 millions de tonnes/an et l'implantation d'une unité de réduction directe qui hissera la production annuelle du complexe sidérurgique El-Hadjar à 2,4 millions tonnes d'acier. Pour assurer la réussite du développement industriel tel que proposé le 17 mars 2011 par leur direction générale au MIPI, les syndicalistes ont estimé nécessaires l'application de mesures d'accompagnement comme le financement des crédits à l'investissement, le bénéfice des avantages ANDI, l'augmentation des capacités de la SNTF pour le transport du minerai des mines vers le complexe, la fourniture de gaz pour la phase DRI et la fiabilité sociable durable. Cette réussite ne serait pas complète si la tuberie sans soudure (TSS) continue à ne pas disposer de plan de charge comme c'est le cas depuis plus d'une année. C'est pourquoi les syndicalistes ont évoqué ce dossier à l'effet de sensibiliser le ministre sur la nécessité d'user de son autorité pour la relance des commandes gré à gré avec les clients potentiels comme Sonatrach, Sonelgaz et Naftal. Même si elle ouvre de larges perspectives pour le développement des activités sidérurgiques en Algérie, cette réunion est marquée par un apparent désaccord sur les augmentations des salaires. Il est apparu à la veille de la tenue de la réunion des syndicalistes avec le patron de l'industrie nationale, celui de la centrale syndicale et de la SGP Transolb. En effet, à la veille de leur déplacement vers Alger, les représentants des travailleurs avaient été confrontés à une fin de non-recevoir de leur demande par la direction générale. Le désaccord porte sur une augmentation des salaires à un niveau en rapport avec le pourvoir d'achat des travailleurs. Mais tout porte à croire que cette ombre au tableau se dissipera à la reprise des négociations prévue pour dimanche 15 mai 2011. A. Djabali