Les ministres arabes des Affaires étrangères, mandatés par leurs dirigeants, tiendront une réunion extraordinaire, aujourd'hui au Caire, pour élire le nouveau secrétaire général de la Ligue arabe, en remplacement de Amr Moussa, dont le mandat expire. Cette exception à la charte de la Ligue, qui prévoit que la désignation du secrétaire général soit du ressort des chefs d'Etat, est à l'actif du secrétariat général qui en a fait la demande officiellement aux dirigeants arabes afin d'éviter tout problème, a indiqué le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, M. Ahmed Benhelli. La conjoncture marquée par l'instabilité que connaît la région arabe, doublée de la l'insécurité en Libye, frontalière avec l'Egypte, ne serait pas étrangère à cette défection en bloc des dirigeants arabes. Surtout que, dans le passé, la question de l'alternance à la tête de la Ligue arabe suscitait de larges débats au sein des dirigeants. Certaines voix ont même préconisé la délocalisation de son siège et une alternance du poste de secrétaire général pour rompre avec la prédominance du pays d'accueil. Signe des temps, cette opération est réduite à une simple formalité. Tout comme elle l'a été durant les soixante dernières années de la Ligue arabe. Soit la désignation du nouveau secrétaire général par consensus. Ce faisant, deux candidats se disputent ce poste. Le Qatar avait présenté son candidat, Abderrahmane Al-Attya, ancien secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), alors que l'Egypte a présenté son ancien diplomate Mustapha Al-Fequi. La charte de la Ligue arabe prévoit le consensus pour la désignation du secrétaire général et dans toutes les décisions, avec possibilité de recourir au vote.Cela étant, on est en présence de plusieurs scénarios pour la désignation du nouveau secrétaire général en remplacement de M. Amr Moussa, selon le secrétaire général adjoint : désignation sur la base d'un consensus conformément à la charte de l'organisation panarabe depuis son amendement lors du sommet d'Alger en 2005. En cas d'absence de consensus, l'option du vote sera retenue et le candidat devra obtenir deux tiers des voix : «14 membres depuis le gel des activités de la Libye.» L'autre scénario porte sur le report de la question qui n'a pu être tranchée par consensus. Plusieurs questions figurent, en outre, à l'ordre du jour de la réunion ministérielle, dont la demande de la Palestine liée à l'octroi de l'aide financière annuelle à l'Autorité palestinienne, la demande de l'Egypte relative à la désignation par le secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon d'un coordinateur spécial pour la préparation de la conférence internationale sur la dénucléarisation de la région du Moyen-Orient. Les ministres se concerteront aussi sur la prochaine présidence de l'Union pour la Méditerranée (UPM) en remplacement de l'Egypte et examineront la demande du Maroc relative au soutien à son candidat au poste de secrétaire général de l'UPM en remplacement du Jordanien démissionnaire. De même sur la tenue du troisième sommet arabo-latino américain prévu à Beyrouth à la fin de l'année en cours, a-t-il encore précisé. A. R.