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Les conseillers d'orientation scolaire et professionnelle montent au créneau Dénonçant les contradictions contenues dans le nouveau statut particulier de l'éducation
Photo : Riad Par Younès Djama Lors d'une conférence de presse animée dimanche dernier à Alger, le coordinateur national de la CNOSP, Mohamed Ramdane, a dénoncé le nouveau statut particulier du secteur de l'éducation, le qualifiant d'«injuste», en ce sens qu'au lieu de les valoriser il les a rétrogradés à la catégorie «13» et diminué «du mérite dont nous avons toujours fait preuve malgré la lourde mission qui nous est dévolue». «Nous avons été rétrogradés par le nouveau statut particulier», s'indigne le conférencier qui réclame, au nom des conseillers d'orientation scolaire et professionnelle, l'élaboration d'un statut particulier spécifique au corps ainsi qu'«un logement d'astreinte au même titre que les directeurs et les appariteurs des établissements scolaires». A ce titre, un cas d'espèce a été soulevé, celui d'une conseillère d'orientation scolaire originaire de Sidi Bel Abbès affectée dans la wilaya d'Adrar où elle a exercé pendant huit années. Elle a raconté à l'assistance son «drame». «J'ai passé une année sans domicile fixe (SDF) alors qu'il y a avait possibilité de m'héberger dans un logement d'astreinte. A défaut de cela, j'ai dû recourir à la location pendant 7 ans. La 8e année, je l'ai passée dehors», s'emporte-t-elle au bord des larmes. «Malgré cette ingratitude, j'aime mon métier et je continuerai à l'exercer avec abnégation», assure-t-elle. Les conseillers et conseillers principaux d'orientation scolaire et professionnelle demandent leur réintégration et reclassement dans les nouveaux grades contenus dans le nouveau statut. Ils exigent, ainsi, l'application pure et simple des articles 47 et 48. Aussi ils réclament l'intégration directe du conseiller d'orientation scolaire et professionnelle (OSP) dans le nouveau grade de conseiller d'orientation et de guidance scolaire (OGS), classé à la catégorie 12 de la nouvelle grille. Ils appellent, aussi, à l'intégration directe du conseiller principal d'OSP dans le nouveau grade de conseiller principal d'OGS, classé à la catégorie 13. L'accès et la promotion aux grades supérieurs ainsi que l'institution d'une «prime de déplacement et de transport», notamment pour ce qui concerne les employés du Sud, figurent également parmi les revendications de la corporation. «Outre celui d'inspecteur d'orientation, nous demandons que le conseiller ait la possibilité d'accéder à d'autres corps tels que proviseur et directeur des études», soulignent-ils. «La seule promotion existante est celle d'inspecteur de l'orientation scolaire, grade par ailleurs verrouillé (un seul par wilaya)», note-t-on. Ils en appellent, en outre, à la création de «grades spécifiques» pour les conseillers principaux «comme conseillers spécialisés dans la recherche et dans la prise en charge psychologique des élèves». La corporation lance un «ultimatum de deux semaines» à la tutelle (le ministère de l'Education, ndlr) pour répondre favorablement à leurs doléances. «Passé ce délai, nous allons consulter la base et décider des suites à donner dans le cas d'une réponse négative», menace Mohamed Ramdane.«Il y a une contradiction flagrante entre l'orientation pédagogique dont nous sommes chargés et le système des quotas instauré par le ministère de l'Education», relève l'orateur, originaire de Aïn Témouchent. «Notre rôle est de préparer l'orientation des élèves que nous accompagnons pour qu'ils trouvent le profil qui leur sied le mieux. En d'autres termes, nous aidons l'élève à s'autocritiquer. Or, quelle ne fût notre surprise de voir que la tutelle a rendu publiques deux circulaires dans lesquelles elles fixe le pourcentage des élèves qui doivent intégrer telle ou telle spécialité. Ce qui est contradictoire et inadmissible.» «Nous dénonçons cette politique des quotas», enchaîne M. Ramdane qui déplore le fait que «l'orientation se fait par ordinateur».Sans mettre de gants, Mohamed Ramdane prévient le ministre de l'Education que les «conseillers d'orientation scolaire et professionnelle ne vont pas cautionner cette politique des quotas», arguant qu'à chaque fin d'année ce sont les conseillers qui doivent faire face à l'ire des parents en cas d'échec dans leur cursus. «50% des lycéens de 1re AS n'accèdent pas au palier supérieur, et qui est mis à l'index ? Nous, bien évidemment», s'offusque-t-on. «Nous sommes le seul corps de l'éducation à être chapeauté par deux directeurs. D'un côté le directeur du centre d'orientation qui s'occupe du volet technico-pédagogique et, de l'autre, le directeur de l'établissement scolaire qui, lui, prend en charge le volet administratif.» Ils demandent, par conséquent, leur autonomie. Les conseillers soulèvent aussi la question de la classification. Avant l'élaboration du statut particulier de l'éducation, les conseillers et conseillers principaux d'orientation scolaire et professionnelle ont maintes fois interpellé Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education, en vain.