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Léger recul de l'adhésion à la grève des praticiens et praticiens spécialistes Le ministre de la Santé et un syndicat du secteur accusés de déstabiliser le mouvement
Les praticiens et praticiens spécialistes de la santé publique ont répondu en nombre considérable, hier, à l'appel à la grève illimitée, lancé par le SNPSP et le SNPSSP. Ils étaient moins nombreux que l'année dernière lorsque les deux corps ont observé une grève illimitée de quatre mois. En effet, à Alger, par exemple, à l'Etablissement public de santé de proximité (EPSP) du boulevard Abderrahmane Mira, Bab El Oued, l'adhésion au mouvement est massive. Praticiens et praticiens spécialistes sont sur les lieux, en blouse blanche, mais n'assurent pas les soins. «Nous sommes en grève», affirme un ancien médecin. En revanche, à l'EPSP Bouchenafa, à Belouizdad, seuls les spécialistes un nombre limité de médecins généralistes sont en grève. «Nos médecins travaillent normalement, il n'y a pas de grève. Seuls les cardiologues et les autres spécialistes n'assurent pas les soins», affirme un agent de réception. La division fait son chemin dans le corps des praticiens, semble-t-il. Elle est peu visible pour le moment mais elle risque de progresser dans les jours à venir de manière à affaiblir les protestataires. Ce ne sont pas les dernières augmentations de salaire annoncées en faveur des deux corps, par le biais d'un syndicat jusque-là inconnu sur le terrain de la protestation, qui ont fait légèrement reculer le taux d'adhésion. Ni d'ailleurs les menaces de ponctions sur salaires, prononcées sévèrement par le ministre, Djamel Ould Abbès. Des syndicalistes accusent directement le ministre et le «syndicat de service» de verser carrément dans la «menace» et «l'intimidation». Selon ces mêmes syndicalistes, un travail de «sape» et de «division» est en marche pour démobiliser les praticiens en grève. «Djamel Ould Abbès est convaincu que la grève ne pouvait réussir grâce au travail de proximité réalisé par les directeurs d'EPSP et d'EPH. Il a fait carrément dans la menace et l'intimidation devant la caméra de la télévision. Le ministre a appelé au lynchage de la blouse blanche sous le couvert du droit citoyen aux soins», s'indigne le Dr Lyes Merabet, président du SNPSP. Djamel Ould Abbès utilise tous les moyens pour «casser» les mouvements de protestation dans son secteur, accusent des syndicalistes. Il dit une chose et son contraire. Il prône le dialogue avec le partenaire social et saisit la justice pour déclarer la grève illégale. Praticiens, praticiens spécialistes et médecins résidents font front aux tentatives de «casse» et engagent une lutte commune pour «la dignité». K. M.