L'Algérie et l'Union européenne (UE) ont décidé officiellement de créer un «sous-comité de dialogue politique», lequel se penchera sur les dossiers liés à la sécurité et aux droits de l'Homme. Evoquant l'importance d'une telle structure et la sensibilité des aspects qu'elle sera appelée à traiter, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a annoncé hier sa création lors de la conférence de presse conjointement animée avec le commissaire européen chargé de l'Elargissement et de la Politique de voisinage, Stefan Füle. M. Medelci fera savoir que le principe de la création, pour la première fois, de ce sous-comité avait été convenu l'année dernière et que ce n'est qu'hier que la décision a été officiellement arrêtée. «Ce comité va à partir d'aujourd'hui [hier, ndlr] revêtir un caractère officiel pour offrir un cadre de consultations permanentes entre l'Algérie et l'UE sur des questions politiques, sécuritaires et celles relatives aux droits de l'Homme», a-t-il indiqué.S'agissant de l'aspect politique du partenariat avec l'UE, son représentant a réitéré le satisfecit de cette dernière à la suite de la décision des autorités algériennes de lever l'état d'urgence et de l'annonce des réformes politiques et économiques. M. Stefan Füle a fait part de la disposition de l'UE à apporter son soutien à l'Algérie qu'elle considère comme un «acteur crucial» dans la région du Maghreb et du Grand Sahel. Plaidant pour le droit à la mobilité comme élément essentiel dans la perspective d'un meilleur partenariat, l'intervenant a fait savoir que des propositions concrètes vont être soumises le mois prochain aux Etats membres de l'Union. Il ajoutera que celles-ci œuvrent dans le sens d'accords sur le visa Schengen, d'une part, et sur la réadmission, d'autre part, en ne conditionnant nullement l'un à l'autre.S'agissant de l'aspect économique, et outre les négociations autour de l'accord d'association, les deux parties ont relevé l'importance d'œuvrer dans le sens de l'amélioration du climat d'affaires et de confiance. Car, reconnaît M. Füle, même si une évolution en termes d'investissements (multipliée par 5 depuis 3 ans) a été relevée depuis le début des négociations entre l'Algérie et l'UE, beaucoup reste à faire en vue d'encourager une plus grande présence de potentiels investisseurs et d'attraction des investissements directs étrangers (IDE). Interrogé sur les révolutions qui secouent le monde arabe, le représentant de l'UE a estimé que «chaque pays doit suivre son propre chemin» et confirmé le changement de la démarche de l'Union vis-à-vis du monde arabe. Et de citer, comme premier signe de cette nouvelle orientation, la mise en place d'un nouvel accord pour la démocratie et la prospérité partagées. M. C.