Le ministre des Affaires étrangères et le commissaire européen ont signé, hier, le programme indicatif national 2011-2013 d'un montant de 172 millions d'euros qui définit deux axes prioritaires de la coopération entre l'Algérie et l'UE. “Nous allons aborder toutes les questions. Sur l'ensemble, il y a un effort à faire. Les volets économiques sont au cœur de nos préoccupations, pas seulement dans une vision commerciale, mais dans une vision plus globale qui intègre les investissements, le transfert de technologie, qui donne à nos relations avec l'Union européenne ce caractère stratégique”, a indiqué, hier, le ministre des Affaires étrangères M. Mourad Medelci, en évoquant la réunion du Conseil d'association Algérie-Union européenne, prévue le 15 juin prochain au Luxembourg qui sera, entre autres, consacrée à l'évaluation de la mise en œuvre de l'Accord d'association. M. Medelci, qui a animé un point de presse en marge de la signature avec le commissaire européen à l'Elargissement et à la Politique de voisinage, relève l'existence “de problèmes” entre l'Algérie et l'Union européenne, mais qui sont “dans la nature des choses”. Cependant, le ministre des Affaires étrangères a insisté sur “la volonté politique et l'envie” des deux parties “de trouver des solutions équilibrées”. “Nous sommes installés dans une relation de franchise et de confiance”, a souligné M. Mourad Medelci, précisant que la concertation portera sur des domaines aussi variés comme la crise financière, la lutte contre le terrorisme… “Nous ne pouvons fermer les yeux sur les questions d'immigration et sur la question de la libre circulation des personnes”, a-t-il indiqué. Le commissaire européen à l'Elargissement et à la Politique de voisinage M. Stefan Füle a estimé, lui aussi, qu' “au bout de cinq ans de mise en œuvre de l'Accord d'association, il est temps de faire un bilan des progrès réalisés et de regarder vers l'avenir”, en faisant du rendez-vous de Luxembourg une plate-forme de coopération stratégique. L'importance, pour M. Stefan Füle, est d'aller au-delà “de l'énergie” en rappelant que l'Algérie fournit 20% des besoins de l'UE en gaz. “Il est souhaitable de diversifier l'économie algérienne. Il y a d'autres domaines qu'il ne faut pas négliger comme l'agriculture, les PME ; il faut aussi faciliter le commerce”, a estimé M. Stefan Füle, soulignant “qu'il ne suffit pas de signer un traité, il faut faire des réformes structurelles en profondeur”. Comment l'économie algérienne pourra-t-elle créer plus d'emplois ? Comment assurer la croissance ? Quel serait l'apport de l'UE ? “Nos discussions vont se concentrer sur ces questions”, a affirmé le commissaire européen à l'Elargissement et à la politique de voisinage. Interrogé sur le terrorisme dans la région du Sahel, sur le paiement des rançons par certains pays, le commissaire européen affirme n'être pas compétent pour faire une déclaration sur “ces questions très importantes, mais très délicates”. Il a simplement fait un “commentaire général”, en indiquant qu'il a “très bon espoir que l'Union européenne et ses Etats membres ne feront rien qui pourrait provoquer et faciliter des actes terroristes à l'avenir”. Le ministre des Affaires étrangères et le commissaire européen ont signé le programme indicatif national 2011-2013 d'un montant de 172 millions d'euros. Le programme indicatif national définit deux axes prioritaires de la coopération entre l'Algérie et l'UE portant sur le développement durable et la culture, d'une part, et la croissance économique et l'emploi, d'autre part. Le premier axe, doté de 74 millions d'euros (environ 7 milliards de dinars), apporte un soutien à la protection de l'environnement. Le deuxième axe de coopération, doté d'environ 98 millions d'euros, apporte son appui à la réforme du secteur des transports, à l'accompagnement de l'Accord d'association et à la réforme de la pêche et de l'aquaculture, et ce, à travers trois programmes. Le ministre des Affaires étrangères et le commissaire européen a également signé avec le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique une convention de financement du programme d'appui à la politique sectorielle d'un montant de 38,6 millions d'euros, dont 21,5 millions d'euros de contribution de l'Union européenne. Ce programme vise, principalement, à améliorer les performances et la qualité de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et à renforcer leurs capacités, ainsi qu'à relever le niveau de formation du capital humain et sa pertinence par rapport aux besoins des entreprises. Interrogé sur la politique de voisinage, le ministre des Affaires étrangères souligne que l'Algérie n'a pas changé de position sur cette question. “L'Algérie n'a pas décidé d'intégrer la politique de voisinage. L'Algérie et l'Union européenne ont décidé de poursuivre le dialogue sur l'ensemble des chapitres, y compris celui-là”, a expliqué le ministre.