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«Ce sont des importations d'appoint pour la constitution d'un stock de sécurité» Henni Abdelaziz, responsable au ministère de l'Agriculture, à propos des achats en blé
Propos recueillis par Bahia Aliouche La Tribune : Le gouvernement a décidé d'allouer 1000 milliards de DA (10 milliards d'euros) pour le secteur de l'agriculture, dans le cadre du programme quinquennal (2010-2014). Quelles sont les actions déjà entreprises, durant l'année 2010, pour réduire la dépendance alimentaire ? Et quelles seront celles inscrites à l'horizon 2014 pour développer davantage le secteur agricole ? ABDELAZIZ HENNI : Dans le cadre du programme quinquennal (2010-2014), il est inscrit le développement des filières stratégiques (céréales, pomme de terre, lait, tomate industrielle et oléiculture).Durant l'année 2010, nous avons lancé, à grande échelle, des programmes de renforcement des capacités et de l'assistance technique (PRCHAT) pour le renouveau agricole et rural.Ces programmes visent à développer les compétences managériales et techniques ainsi que d'autres capacités des principaux acteurs du secteur, en leur facilitant l'accès aux techniques modernes de production. Ainsi, plusieurs actions de formation, d'information et de sensibilisation ont été lancées, au niveau national comme au niveau régional, au profit des cadres de l'agriculture.En outre, des efforts ont été dégagés, en 2010, pour faciliter davantage l'accès aux crédits pour les exploitants agricoles et les opérateurs économiques intégrateurs dans les filières agricoles, Il s'agit du crédit RFIG fédératif, crédit d'investissement Ettahadi, du Fonds national du développement de l'investissement agricole (FNDI) et du Fonds national de la régulation des productions agricoles (FNRPA). A l'horizon 2014, tous ces dispositifs vont être davantage évolués, en fonction des besoins du pays. Nous travaillerons en termes de visibilité sur la base de contrats de performances établis au niveau de chaque wilaya. A propos des contrats de performance, quels sont les changements obtenus au cours de la campagne 2010-2011? Nous avons signé des contrats de performance avec les 48 wilayas du pays. L'objectif étant de fixer à chacune d'elle, en fonction de ses spécificités, de ses potentialités et de l'histoire de son développement agricole, les objectifs de production par produits et par année pour la période 2009-2014. Concernant les résultats de ces contrats, au cours de la campagne 2010-2011, nous tenons à souligner les bonnes performances réalisées par toutes les filières agricoles. Justement, qu'en est-il des résultats par filière ? A titre d'exemple la production enregistrée par la filière agrumes a atteint plus de 10,1 millions de quintaux, pour un objectif global retenu au titre des contrats de performance (2011) de 9,42 millions de quintaux.S'agissant de la production enregistrée par la filière dattes, au cours de cette campagne, elle a atteint plus de 7,24 millions de quintaux pour un objectif global retenu au titre des contrats (2011) de 7,10 millions de quintaux. Il est à souligner que c'est la première fois que la production a dépassé le seuil des 7 millions de quintaux. Pour ce qui est de la production de la filière oléicole, elle représente plus de 6,07 millions de quintaux pour un objectif global retenu au titre de ces contrats (2011) de 4,29 millions de quintaux. La production de la pomme de terre d'arrière-saison (4e trimestre 2010) a atteint, quant à elle, 14 millions de quintaux pour une superficie plantée de 51 678 ha avec un rendement national moyen de 273 q/ha. Au cours de la campagne précédente la production obtenue s'est située à un niveau de 11 millions de quintaux pour un rendement moyen national de 264 q/ha. Les intentions de plantations de la pomme de terre primeur (1er trimestre 2011) ont été portées à 4 807 ha pour la campagne 2010-2011 contre 4 464 ha pour la campagne précédente et celle de saison à 62 110 ha (2e et 3e trimestres 2011) contre 58 922 ha pour la campagne de la saison précédente. L'objectif global retenu au titre des contrats de performance (2011) est de 27,24 millions de quintaux. Il comprend les productions d'arrière-saison, primeur et saison. A l'approche du mois de Ramadhan, quelles sont les actions prévues par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural pour assurer la disponibilité des produits agricoles et faire face à la flambée des prix ? Au mois de Ramadhan prochain, il y aura une conjoncture favorable en termes de disponibilité de tous les produits agricoles stratégiques, afin de répondre à la demande dominante en ces produits. De ce fait, la quantité produite, cette année, va très probablement influer positivement sur les prix. Prenant à titre d'exemple «la filière pomme de terre», nos capacités de production de la pomme de terre et la capacité attendue ne nous poseront pas de problème en termes de disponibilité et de coût durant le mois sacré. En ce qui concerne la tomate, nous nous préparons pour rendre disponible ce produit durant le mois de Ramadhan. Là encore nous aurons de bonnes performances puisque nous serons au pic de la production en tomate maraîchère (de consommation), y compris la tomate industrielle. Les opérateurs sont conventionnés avec les principaux producteurs, les modalités et les procédures réglementaires sont mises en place, le volet financier a été également pris en considération pour que les engagements des conserveurs de tomates soient respectés.S'agissant de la production de l'ail, elle sera, quant à elle, importante aux mois de juin et juillet prochains. Autrement dit, la quantité de l'ail sera suffisante et disponible sur le marché national. Cela dit, les prix seront acceptables contrairement à ceux pratiqués sur l'ail importé. Qu'en sera-t-il pour les viandes ? Pour ce qui est des viandes (rouge et blanche), le problème de disponibilité ne se posera pas. Cependant, il y aura probablement un problème de hausse des prix. De ce fait, pour maîtriser les prix et faire face à la spéculation, l'Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev) en collaboration avec la Société de gestion des participations des productions animales (SGP-Proda) se chargeront de mettre sur le marché des quantités suffisantes en viandes. L'Algérie recourra certainement à l'importation de certains produits agricoles. Mais il faut préciser que ce sont des importations d'«appoint», pour maîtriser le marché national et assurer ces produits en cas de périodes difficiles. Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les perspectives des cultures céréalières pour 2011 en Algérie sont «généralement favorables en raison des pluies suffisantes». Aussi, le ministre M. Rachid Benaissa a précisé, récemment, que l'année céréalière 2010-2011 «sera bonne», notamment en blé dur. Comment expliquez-vous alors le recours de l'Algérie à l'importation de 1,65 million de tonnes de blé, durant le premier trimestre 2011 ? Les dernières pluies manifestées à travers l'ensemble du pays ont été d'un effet très bénéfique, ce qui nous a poussés à prévoir une récolte «bonne» en blé dur notamment.Pour ce qui est du recours de l'Algérie à l'importation des céréales pendant le premier trimestre 2011, il faut savoir que lorsqu'il s'agit d'un produit de large consommation tel le blé, il faut faire preuve d'anticipation et de prévision avérées pour satisfaire les besoins du pays.Il s'agit des importations d'appoint pour la constitution d'un stock de sécurité comme cela se fait, d'ailleurs, dans tous les pays du monde. De ce fait, il est tout à fait normal de recourir à l'importation pour constituer un stock de sécurité. Nous nous situons, donc, dans des considérations normales, usuelles, voire habituelles.