Sid Ahmed Ghozali, en sa qualité de personnalité politique nationale, a été reçu hier, dans le cadre des consultations pour les réformes politiques par l'Instance de consultations sur les réformes politiques présidée par Abdelkader Bensalah, accompagné de ses deux assistants, le général Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi.Au terme d'une audience de près d'une heure, l'ancien chef de gouvernement a dit avoir répondu à une «invitation fraternelle», mais qu'il ne s'est pas empêché de livrer ses positions, réfractaires au processus de réforme dans le pays, qui passe par la révision de textes législatifs. «J'ai accepté cette invitation dans un seul but, l'intérêt que je porte aux besoins de la population», a-t-il affirmé, ajoutant que «le contenu de ces consultations n'est ni plus ni moins que ce qui figure dans les archives depuis 20 ans et déclarations concernant mes positions sur des dossiers, sur ce qui touche aux intérêts de notre peuple et pays».Il a affirmé, dans ce sens, que le traitement de la crise et les défis auxquels fait face le pays ne peuvent être appréhendés à travers le changement des lois en vigueur, d'autant plus que «ces mêmes lois n'ont jamais été respectées durant ces vingt dernières années», arguera-t-il. «La courtoisie n'empêche pas la sincérité, car il s'agit de l'avenir du pays qu'il faut appréhender en tenant compte d'une analyse et d'un diagnostic objectifs de la situation actuelle et des défis auxquels l'Algérie doit faire face», a déclaré M. Ghozali à la presse. Et ce, avant de lancer un appel en direction du pouvoir «apparent» et du pouvoir «invisible» pour aller vers de véritables réformes. «A mesure que l'on s'éloigne du fond du sujet ainsi que des défis à relever et des préoccupations du peuple, on se rapproche du choc qui risque de se produire dans le pays», a-t-il affirmé. A propos des consultations qu'il a eu avec M. Bensalah et ses deux collaborateurs, l'ancien chef du gouvernement a indiqué que le contenu des sujets qu'il a abordés avec les membres de l'Instance, étaient inspirés des thèmes et des idées qu'il développe généralement dans ses déclarations depuis une vingtaine d'années. M. Ghozali précisera qu'il les transmettrait «par écrit et à qui de droit». Sid Ahmed Ghozali, rappelle-t-on, est également membre fondateur d'un parti politique, non agréé, à savoir, le Front démocratique. Il occupa plusieurs postes de responsabilité au sein du gouvernement. De 1988 à 1989 Sid Ahmed Ghozali est ministre des Finances, puis ministre des Affaires étrangères jusqu'en 1991. Le 5 juin 1991, il succède à Mouloud Hamrouche au poste de chef de gouvernement. Il présente sa candidature à l'élection présidentielle algérienne de 1999 puis de 2004, mais sans succès. Il s'agit de la deuxième personnalité politique à être reçue par l'instance après Mohamed Saïd et les représentants d'El Islah.