De notre envoyé spécial à Tlemcen Fodhil Belloul C'est en présence du nouvel ambassadeur de Tunisie, Lahbib M'barek, que s'est ouverte la semaine culturelle tunisienne au Palais de la culture de Tlemcen. Entouré du directeur de cabinet du ministère de la Culture tunisien, Abdelaziz Zyani, l'ambassadeur a appelé de ses vœux à une meilleure représentativité de la réalité tunisienne et des aspirations de son peuple par les artistes, du fait d'une liberté retrouvée après la révolution du 14 janvier.C'est donc une Tunisie «libérée» qui est à l'honneur dans la «Capitale de la culture islamique 2001, Tlemcen». Au programme de cette première journée, deux expositions. Picturale d'abord, avec des toiles d'artistes de renom. A l'exemple de Abdelmadjid Bekri, avec des mosaïques à l'huile inspirées de la calligraphie arabe, ou encore Abdelmadjid Messaoud, avec des scènes de rue où les figures humaines sont saisies en plein mouvement et comme voilées par le jeu des couleurs. Outre les toiles des artistes tunisiens, des photos illustrant l'art de la calligraphie arabe. Façades de la grande mosquée de Kairouan, première grande métropole islamique du Maghreb et ville qui, par ailleurs, fut la précédente capitale de la culture islamique. Ecriture koufi sur des tables d'argile symbolisant un art de l'écriture élevé à des sommets mystiques. La littérature de nos voisins était aussi représentée lors de cette journée inaugurale. Une exposition de livres édités en Tunisie avec, pour les plus marquants, les manuscrits du poète révolutionnaire Abou El Kassem Echabbi. Monsieur l'ambassadeur n'a pas manqué d'ailleurs de nous faire profiter de sa culture en corrigeant le guide de l'exposition quant à l'âge du décès du poète.L'inauguration officielle s'est déroulée dans la salle de spectacles du Palais de la culture. Le nombreux public a pu d'abord entendre l'allocution de M. Abdelaziz Zyani. Le directeur de cabinet du ministère de la Culture tunisien a rappelé les relations puissantes et séculaires qui unissent l'Algérie et son pays. L'exemple le plus significatif étant les deux villes «sœurs» Kairouan et Tlemcen par leur rôle politique important dans l'histoire du Maghreb. Ce fut ensuite au tour du conseiller du ministre de la Culture algérien, M. Noureddine Athmani, d'honorer les invités. Il a par ailleurs évoqué la «communauté de destin» des deux peuples et la nécessité de poursuivre une coopération fraternelle dans le sillage de la «nouvelle ère» ouverte par le peuple tunisien, exprimant sa conviction quant à une production culturelle plus forte au vu des événements récents.Côté animation musicale, la troupe Es-Salam a livré des chants soufis exécutés en chœur. Une poésie mystique à la gloire de Dieu de son Prophète, visant à donner un aperçu de la richesse culturelle de leur pays. Représentation qui a, malheureusement, quelque peu ennuyé le public, la salle s'est vidée bien avant le spectacle.Seul bémol, et pas des moindres, de cette première journée, l'absence du wali de Tlemcen qui a préféré déléguer son secrétaire général pour recevoir le représentant de l'Etat tunisien. Une entorse au protocole qui en a étonné plus d'un.