Emboitant le pas aux américains, l'Union européenne(UE) a décidé hier, d'interdire de visa et de geler les avoirs du président syrien Bachar al-Assad.Les ministres européens des Affaires étrangères se sont décidés hier à sanctionner le président syrien en personne au moment où le décompte de l'Onu et des ONG dresse un bilan très lourd de la répression de la contestation. depuis la mi-mars dernier, dépassant les 900 morts. Le nom du président syrien ainsi que ceux de neuf autres responsables devraient être publiés demain au Journal officiel de l'UE, s'ajoutant à une première liste de 13 figures clés du régime syrien dont un frère du président et plusieurs cousins frappés depuis le 10 mai d'interdictions de visa en Europe et de gels d'avoirs. Les 27 avaient alors également décrété un embargo sur les armes, et suspendu l'aide européenne au développement. Cette décision met un terme à près d'un mois de tergiversations et de difficiles discussions entre les 27 Etats européens sur l'opportunité ou non de sanctionner M. al-Assad en personne. Il ne sera pas question de sanctions plus générales à l'encontre de la Syrie pour le moment. Les Etats-Unis ont franchi le pas dès mercredi dernier. Barack Obama dans son discours au monde arabe a prévenu Bachar al-Assad qu'il a le choix entre «diriger la transition, ou s'écarter». L'UE et les Etats-Unis veulent, ainsi accentuer la pression sur l'ONU, dont le Conseil de sécurité est jusqu'ici resté paralysé sur le dossier syrien par les réticences chinoises et russes, bien qu'à en croire le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, une majorité de voix est «en train de se dessiner» à l'ONU pour condamner la Syrie. Côté arabe, le roi de Jordanie, Abdallah II, a appelé dimanche le président syrien Bachar Al-Assad à engager le dialogue avec le peuple pour rétablir la stabilité et le calme dans son pays, en proie à un mouvement de contestation populaire. Cité par la chaine de télévision américaine ABC, Le roi Abdallah II a affirmé avoir abordé lors de discussions avec le président Bachar al Assad la situation en Syrie et l'aide que pourrait accorder la Jordanie pour contribuer au retour au calme dans ce pays. La Syrie connaît, rappelons-le, depuis la mi-mars des manifestations anti-régime sans précédent. Face à cette situation, le gouvernement syrien a annoncé une série de réformes,qui n'ont pas réussi à apaiser la tension dans le pays.Les contestataires continuent à réclamer des réformes démocratiques et la fin de la main mise des services de sécurité sur la société, alors qu'ils exigeaient uniquement au départ la levée de l'état d'urgence.