C'est sans Abdelkader Bensalah, appelé à diriger «les consultations politiques», que les membres du Conseil de la nation ont eu à débattre, hier, du projet portant le code de la commune.Le projet de loi, arrivé de la chambre basse avec de substantielles retouches apportées par les députés, est encore une fois défendu par un Daho Ould-Kablia plus que jamais décidé à «trouver un compromis entre le renforcement des prérogatives des élus et la sauvegarde des missions de l'Etat». Le ministre de l'Intérieur, qui a soutenu il y a quelques semaines à l'Assemblée populaire nationale que ce projet n'est que «provisoire», alors qu'il figure parmi les priorités affichées récemment par le chef de l'Etat, a tenté une nouvelle fois de défendre «la continuité du service public».Mais Ould-Kablia sait que cette fois-ci, il ne croisera pas forcément le fer avec des sénateurs apparemment pas en phase avec le texte qu'ils ont sous les yeux. Ils étaient à peine 80 à se «réveiller» tôt pour discuter d'une loi pourtant importante.Le seul point franchement divergeant est celui relatif aux prérogatives du secrétaire général et, partant, de la mainmise de l'administration sur les assemblées locales, au détriment des élus. «Le secrétaire général aura des attributions, mais pas de pouvoirs», a tenté de minimiser le ministre qui précisera que «de toute façon, le secrétaire général sera sous l'autorité du P/APC». Cela n'empêche, le fonctionnaire désigné par l'administration aura non seulement des prérogatives «administratives», mais il aura même la tâche de «préparer le budget communal». Comme pour se justifier, le représentant du gouvernement a tenté d'expliciter la notion de «démocratie participative» incluse dans le nouveau texte. «Les citoyens seront consultés, mais ils n'auront pas le pouvoir de décisions. Ils donneront un avis, mais la décision reviendra à l'APC. En tous cas, cela ne se fera pas tout au long de l'année», a expliqué le ministre.Ould-Kablia n'a visiblement convaincu personne. Même les «sénateurs», d'habitude plus conciliants, se sont élevés contre ce qu'un d'eux qualifie de «double feu» du maire. «Le maire est soumis à un double feu : celui de l'administration et celui du citoyen», dénonce Messaoud Guemmama du RND. Le sénateur du sud est rejoint par la majorité des intervenants. «Nous avons la liberté de nous exprimer. Mais nous n'avons malheureusement aucun pouvoir de changer les choses», s'indigne Djamel Titah.Les débats autour du nouveau code communal se poursuivent tout au long de la journée d'aujourd'hui. Le ministre de l'Intérieur répondra aux préoccupations des parlementaires avant l'adoption finale de la loi qui interviendra au plus tard demain après-midi. A. B. «Le kidnapping est un phénomène marginal» Le problème des kidnappings, très répandu notamment en Kabylie depuis plusieurs mois, est «un phénomène marginal», a assuré, hier, le ministre de l'intérieur Daho Ould-Kablia, en marge du débat sur le code communal au Conseil de la nation. «Nous essayons de le combattre avec les moyens dont nous disposons», a-t-il indiqué, tout en rappelant que «ce phénomène n'est pas nouveau».L'attribution d'agréments aux nouveaux partis politiques ne surviendra «qu'après l'adoption de la nouvelle loi sur les partis en automne», a répondu le ministre de l'intérieur à des journalistes qui l'interrogeaient hier au Conseil de la Nation, à Alger. A la question de savoir si oui ou non des partis seront agrées, le ministre a tout simplement répondu : «après l'adoption de la nouvelle loi sur les partis en automne». A. B.