De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Au fil du temps, il semble que les opérations menées par les services des Directions de la concurrence et des prix, de la santé et du commerce, à travers les localités de la wilaya, sont loin d'atteindre leurs objectifs, consistant à rassurer les consommateurs quant à la qualité des produits et des repas servis au niveau des différents établissements. L'absence d'une association qui défend les intérêts des consommateurs est un autre facteur qui ne contribue pas à la réussite de ces actions. Ces derniers temps, on assiste à un pullulement, sans précédent, de magasins de vente de produits alimentaires, de restaurants, de fastfood, de pizzérias et autres établissements très fréquentés par les jeunes et les fonctionnaires. Des établissements où les consommateurs ne sont pas toujours à l'abri d'une intoxication alimentaire ou d'un risque quelconque, sans oublier la cherté des produits et denrées qui sont servis aux citoyens. Il n'en demeure pas moins, qu'à l'approche de la saison estivale et des congés, ces enceintes sont les plus animées et fréquentées dans les grandes agglomérations. Les propriétaires de magasins indiquent que durant cette période, les habitudes alimentaires des citoyens changent. Les pizzérias et les fastfoods sont assaillis, ce sont en partie des fonctionnaires, des étudiants et des élèves qui se retrouvent pour déjeuner entre amis. Mais en dehors des plaisirs que peut procurer cette habitude, ces clients sont très exposés aux maladies et autres affections, à cause des négligences et des conditions dans lesquelles sont préparés les différents produits. Au niveau de Bouira, notamment ses grandes agglomérations qui connaissent de manière phénoménale un essor de ce type de commerces, les citoyens ne cessent de déplorer les conditions et les dégradations signalées dans les rues qui abritent les gargotiers et les restaurants. En dépit des opérations d'aménagement entreprises par les pouvoirs publics, les travaux n'ont pas pu encore effacer les traces de boue, les détritus et autres déchets, qui s'entassent devant les magasins, ainsi que les odeurs nauséabondes qui s'y dégagent, rendant l'atmosphère irrespirable et la nourriture indigeste. Toutefois, les consommateurs se résignent souvent devant ces situations et rares sont ceux qui interpellent les propriétaires des lieux sur le manque de propreté ou leur non-satisfaction par rapport à la prestation de services. «Tout le monde se contente de prendre, payer et sortir», et ce, quel que soit le prix du repas. Dans un autre registre, les étals des fruits et légumes dans la wilaya de Bouira connaissent une flambée vertigineuse des prix. Une autre situation qui vient aussi affecter le pouvoir d'achat des citoyens. En effet, à travers la quasi-totalité des marchés de la ville de Bouira, les fruits et légumes sont hors de portée des petites bourses qui peinent à remplir un couffin. A titre d'exemple, la tomate oscille entre 60 et 100 DA le kilogramme, les poivrons sont cédés à pas moins de 90 DA, la salade grimpe à 70 DA. Ces prix, qui mettent à mal le portefeuille de la ménagère, ont été constatés aux marchés de l'Ecotec et de la rue de France, les plus fréquentés de la ville. Au sujet de cette hausse infligée aux citoyens, un marchand de fruits et légumes dira : «Que voulez-vous, ce sont les prix du marché, on ne peut vendre à perte non plus. Nous aussi, nous achetons les produits au prix fort et nous essayons de ne pas trop répercuter cette hausse sur nos étals.» Une habitante, croisée dans un des marchés de la ville, s'indignera : «C'est trop ! Ces commerçants exagèrent, et quand je dis commerçants, je ne vise pas les commerçants de quartier, mais ceux qui tirent les ficelles, car ces prix ne sont liés à aucune pénurie, ils sont fixés par les spéculateurs sans aucun scrupule.» Mais, après avoir fait leurs emplettes, la majorité des consommateurs se limitent à payer les produits qu'ils ont achetés, tout en tentant d'avoir un rabais auprès du vendeur.