La lune de miel entre le monde des finances et celui des affaires se fait toujours attendre. Il ne se passe pas une occasion sans que le sujet ne soit abordé. Les deux parties n'arrivent toujours pas à s'entendre sur les moyens d'améliorer leurs relations. Chacun cherche à se défendre en rejetant la balle et en accusant l'autre d'être à l'origine de la détérioration de la relation. Une relation qu'il est impératif d'améliorer pour justement rendre le climat des affaires plus propice à l'investissement. Au même titre que la relation entreprise-université, la relation banque-entreprise a besoin d'être «réajustée» pour être au beau fixe et faire bénéficier par ricochet l'économie nationale dont la PME-PMI constitue le moteur de croissance. Pour cela, il faudra mettre fin aux blocages à l'investissement. Si les hommes d'affaires dénoncent les dysfonctionnements, les lenteurs bureaucratiques et les lourdeurs dans le traitement des dossiers, les banques et les établissements financiers ont, eux aussi, leurs problèmes à poser dans leurs relations avec les PME. Les banquiers évoquent, en effet, l'absence de maturation des projets, l'absence d'accompagnateurs dans leur montage mais également le non respect des engagements notamment en matière de remboursement de crédits. Un ensemble de facteurs qui ne font que freiner l'essor de l'économie nationale. Et pourtant, en termes de quantité, les crédits alloués à l'investissement ont évolué ces deux dernières années. Les notes de conjoncture que rendent publiques régulièrement la Banque d'Algérie et les chiffres donnés, hier, par l'Association des banques et établissements financiers (ABEF) font part d'une évolution positive de ces crédits. Cependant, sur le plan qualitatif, beaucoup reste à faire. Le délégué général de l'ABEF l'a bien dit : «Maintenant, si les choses avancent bien sur le plan du volume des crédits, sur le plan de la qualité des relations il y a encore de multiples difficultés». Des difficultés à lever par un seul moyen : les discussions. Dégager la voie à l'investissement et à la diversification de l'économie nécessite d'abord de faire le point sur tout ce qui bloque.Une fois clairement identifié, le mal a de fortes chances de guérir. Or, le mal est déjà identifié puisque les lacunes sont connues. Elles le sont depuis longtemps. Autant débattre sérieusement autour de ces lacunes pour trouver le remède. La thérapie de groupe est dans ce cas la mieux adaptée face à cette frilosité entre les deux parties. Il est temps alors se mettre autour d'une table pour en sortir avec des résolutions à mettre en œuvre, loin des échanges d'accusation. L'occasion de la tripartie du 28 mai prochain est à saisir. L'argent est disponible dans les banques. Pourquoi ne pas le rentabiliser dans un cadre transparent ? Le défi de l'emploi attend toujours d'être relevé.Dans six mois, le quinquennat 2010-2014 aura consommé deux ans. Qu'aura-t-on réalisé d'ici là en termes de création d'entreprises et d'emploi par rapport aux objectifs tracés dans ledit programme ? S. I.