Photo : S. Zoheïr Par Bachir Chérif Hassen Le monde du hand-ball de nouveau en deuil. Mustapha Labdouni, une des figures de la petite balle est décédé hier brutalement à l'hôpital Maillot, emporté par la faucheuse. Comme un cauchemar, cette information a secoué la famille du handball, tous ses amis et proches qui voient disparaître un homme affable et cultivé, toujours tiré à quatre épingles avec des couleurs chatoyantes que seul, lui avait l'art de marier. Serviable, toujours à l'affût de ce qui se passe dans le milieu du handball, Mumus, comme l'appelle ses vieux potes, ne cessait depuis qu'il avait rejoint la fédération de handball en étant élu au poste de premier vice président, de sillonner le pays profond pour aller encourager les jeunes talents et particulièrement la gente féminine qui a toujours été son credo. Puisque dans sa longue carrière d'entraîneur, que de fois, Labdouni a remporté de titres avec de jeunes équipes de quartiers méconnues. Dans sa houma, ou à Staouali ou encore dans sa petite échoppe où il vendait tout et rien dont il avait fait un point de rencontre de tous les amis et copains, Mumus était dans son élément. Lui, l'enfant du Telemly, que ni Manhattan ni Acapulco ne pouvait remplacer dans son cœur, était constamment à l'écoute des enfants des quartiers populaires à qui il offrait, en toute discrétion, ballons, survêtements… Natif d'Alger, Mustapha Labdouni a fait une longue carrière dans de nombreux clubs avec un point d'apogée au Nahd alors parrainé par la CNAN avec qui il a remporté de multiples titres et trophées. Pour se consacrer ensuite en formateur et entraîneur, en faisant d'Hussein Dey, une école du handball d'où sont sortis nombre d'internationaux et coachs qui font aujourd'hui les beaux jours de clubs huppés soit en Algérie ou dans les pays du Golfe. De grands gaillards qu'il appelait affectueusement «mes petits», n'hésitaient jamais à faire un crochet par Staouali pour un petit coucou en guise de retour sur le passé, avec Mumus qui partageait ces moments avec beaucoup de joie et délectation. Humble et discret, Mustapha avec son incontournable couffin «Doum», a affronté la maladie sans jamais rien montrer à ses potes «les périmés» -comme il nous surnommés affectueusement- et auxquels il va terriblement manquer. Comme, il manquera à toute sa famille et à son humble épouse qui le savait entre de bonnes mains. Se moquant presque de son nouveau costume de vice président de la fédération, Labdouni, l'homme de terrain, hargneux et gagneur, affichait avec fierté les derniers exploits du 7 algérien lors de la campagne de la coupe d'Afrique en Egypte ou encore, la coupe du monde en Suède où il a été chef de délégation exemplaire. Il se faisait, ces dernières semaines, une joie d'aller encourager l'équipe nationale de football au Maroc comme il l'avait fait en anonyme supporter au Caire, car Mumus, toujours arrimé au drapeau algérien, avait le cœur en vert, blanc, rouge.