Synthèse de Ghada Hamrouche Malgré sa répression par les forces commune du CCG, la contestation bahreïnie reste mobilisée pour faire entendre sa voix par les moyens qui sont en sa possession. A peine le roi a-t-il annoncé son intention d'organiser un dialogue national et la levée de l'état d'urgence confirmée que les contestataires annoncent leur intention d'organiser des manifestations. L'armée a effectivement amorcé hier le retrait de ses unités de Manama en application de la levée de l'état d'urgence imposé depuis la mi-mars. Les autorités ont, cependant, averti qu'elles agiraient avec «fermeté» en cas de nouveaux troubles, en allusion aux protestations entre la mi-février et la mi-mars ayant fait 24 morts. Une manifestation était en gestation hier soir à Manama alors que la population dans les villages chiites a manifesté durant la journée, selon des militants des droits de l'Homme. Une marche est prévue demain en direction de la place de la Perle, épicentre de la contestation du début de l'année. En prévision de ces manifestations, les forces de sécurité et de la Garde nationale se sont déployées sur les principales avenues de la capitale et autour des bâtiments publics. Des forces qui prennent la relève des unités militaires dont la mission se termine avec la levée de l'état d'urgence. Dans un communiqué, Amnesty International a mis en garde contre un recours «excessif» à la force contre les protestataires qui ont prévu de manifester. «Les autorités ne doivent commettre les mêmes erreurs qu'en février et en mars, lorsque d'importantes protestations pacifiques ont été violemment réprimées par les forces de sécurité», écrit le directeur d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord, Malcolm Smart. «Avec la levée de l'état d'urgence, les autorités doivent permettre aux gens d'exercer pacifiquement leurs droits à la liberté d'expression et de assemblement», ajoute-t-il. Le roi, Hamad Ben Issa Al-Khalifa a, rappelons-le, appelé mardi à un dialogue national en juillet. Le chef du principal groupe de l'opposition chiite Al-Wefaq, Ali Salmane, et trois responsables du mouvement, ont été convoqués au parquet militaire où ils ont été interrogés pendant cinq heures selon ce groupe. L'offre de dialogue du roi a été saluée comme «une avancée positive» par les Etats-Unis, dont la Ve flotte est basée à Bahreïn. Par ailleurs, la force régionale du Golfe, le Bouclier de la Péninsule, qui a été déployée au Royaume à la mi-mars pour l'aider à mettre fin à des protestations anti-régime, sera maintenue malgré la levée de l'état d'urgence dans ce pays, a affirmé le commandant de la force des défense de Bahreïn, cheikh Khalifa Ben Ahmed Al-Khalifa cité par un journal.