Algérie Poste et le groupe Sonelgaz assurent des prestations nocturnes pendant le mois de Ramadhan. Les deux entreprises publiques ouvrent en effet leurs portes après la rupture du jeûne. Une nouveauté que la population accueille avec beaucoup de satisfaction en ce sens que cela lui permet d'accomplir certaines opérations : retrait d'argent dans un guichet de la Poste ou paiement de la facture de la consommation d'électricité et de gaz dans certaines agences de Sonelgaz. A Alger, quelques bureaux de Poste sont opérationnels depuis le treizième jour du mois sacré. Pendant deux heures -de 21h à 23h-, les usagers peuvent effectuer les opérations qu'ils veulent. La particularité de ces prestations, c'est qu'elles se passent dans le calme et la sérénité, loin de la tension de la journée qui se caractérise par l'impatience des clients et leur énervement sous l'effet du jeûne. Devant une sollicitation fortement réduite, les fonctionnaires préposés aux guichets de la Poste répondent sereinement aux demandes des clients. Lundi soir, au bureau de la Grande Poste, les quatre agents désignés pour assurer le service post-ftour accomplissaient leur devoir dans la joie et la bonne humeur. «Le comportement des agents de la Poste a complètement changé comparativement à celui affiché pendant la journée», lance, à son copain, un client venu retirer les quelques sous qui lui restent dans le compte. Etonné de voir ouvertes les portes de la poste, un sexagénaire entre et se dirige directement vers un employé de l'entreprise. Il l'interroge : «C'est ouvert jusqu'à quand ?» L'employé le rassure : «Cheikh, nous sommes ici tous les soirs jusqu'à 23h. Nous assurons des services jusqu'à la veille de l'Aïd.» Au bureau de poste de la rue Hassiba Benbouali, l'atmosphère n'est pas différente de celle de la Grande Poste. Avec néanmoins un nombre quasiment insignifiant d'usagers. Les agents s'ennuyaient. Ils attendaient la moindre «irruption» d'un client. «Je me souviens que l'année précédente, c'était la même chose. Nous sommes restés ici sans servir à quoi que ce soit. Il aura fallu attendre les derniers jours du Ramadhan pour voir les clients venir retirer de l'argent», fera remarquer une employée à son collègue. Ce dernier prévoit, pour sa part, une grande affluence à l'approche de l'Aïd. Il explique à ses collègues que la fête de l'Aïd coïncidera avec le versement des salaires des fonctionnaires si, bien sûr, ils seront payés à temps. A l'agence Sonelgaz, sise à la rue Khelifa Boukhalfa, les coups de colère, les violentes réclamations et le brouhaha coutumiers ont cédé la place au calme et à la sérénité. «Ah ! Si c'était comme ça chaque jour», lâche un client venu payer sa facture. L'agent de sécurité du siège nous indiquera : «Même s'ils ne sont pas nombreux, les gens viennent chaque soir régler leurs factures. Cette mesure arrange plus ce qui habitent les alentours.» A. Y.