Mille cinq cents entreprises publiques, opérant dans différents secteurs d'activité, ont mis la clé sous le paillasson, ces dernières années, en raison de la restructuration du secteur public. Ce chiffre a été rapporté par Ramdhan Taazibt, député du PT, au cours d'une table round animée hier au club El Moudjahid et consacrée à l'évaluation de l'économie nationale. Ramdhan Taazibt dit tenir cette information d'un ancien ministre des Finances. Le représentant du Parti des travailleurs dans ce débat a ajouté que l'Algérie pourrait rouvrir ces entités. Un pays voisin l'a fait, le Venezuela l'a également fait, a-t-il détaillé. L'intervenant s'est attardé sur le processus de privatisations en Algérie, soulignant que le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements devait passer devant l'APN pour en présenter le bilan, mais il ne l'a pas fait. Et, pourtant, une loi votée en 2001 l'y oblige. Ramdhan Taazibt est par ailleurs revenu sur la crise financière internationale et sur les effets qu'elle a produits au plan régional et mondial, déclarant que si l'Algérie n'en a pas subi les conséquences, c'est parce que l'économie nationale n'est pas intégrée à l'économie mondiale. Il a également parlé des dernières mesures prises par le gouvernement pour recadrer l'investissement étranger en Algérie, soulignant que c'est une bonne chose, que notre pays aurait pu le faire bien avant. Il a ajouté, dans la même veine, que l'Algérie reste l'un des pays les plus rentables en termes d'Affaires. Les mesures dont le député du PT a parlé sont consignées dans le projet de loi de finances discuté en conseil de gouvernement il y a quinze jours, parmi lesquelles on peut citer celle qui fait obligation aux entreprises étrangères opérant en Algérie sous contrat de s'acquitter de quinze pour cent au titre d'import sur les dividendes qu'elles dégagent. Reda Amrani, consultant, présent à cette table ronde, était acerbement critiques envers la politique économique mise en place jusque-là. L'intervenant a estimé qu'il faut la repenser, qu'il faut revoir le code des marchés, et que ce n'est pas normal de mettre les entreprises nationales et étrangères sur la même ligne de départ, quand il s'agit de marchés. Reda Amrani a avancé à ce sujet que, dans des Etats libéraux, une bonne commande publique est affectée aux entreprises nationales. Il a, par ailleurs, parlé d'opacité entourant le processus d'investissement. D'après lui, c'est aberrant de mettre en face d'un opérateur économique un fonctionnaire pour parler affaires, en allusion à l'administration qui gère mal les dossiers d'investissement. Il estime que le processus décisionnel en matière d'investissement «est lent», avançant que le volume des IDE enregistré en 2006 et en 2007 tourne autour «de 1,3 milliard de dollars». On est loin de certains chiffres rendus publics par des entreprises étrangères souhaitant investir en Algérie, a-t-il dit. Reda Amrani a souligné que la relance (150 milliards de dollars), il faut la faire avec «les entreprises nationales». Remontant le temps, il a rappelé que beaucoup de choses ont été réalisées par le passée par des entreprises nationales, citant en exemple des œuvres d'arts, des centrales électriques…. Le président du Conseil national pour les PME, Zaïm Ben Sassi, était également de cette rencontre. Il a émis une proposition, celle qui consiste à affecter un pour cent du PIB aux PME. Sera-t-il écouté ? La formule a cours aux Etats-Unis. Y. S.