Entretien réalisé par Bahia Aliouche La Tribune : Quel est le nombre des entreprises canadiennes participantes à la 44ème FIA ? M. DUBOIS : Notre participation à cette importante manifestation économique est historique. Le Canada a participé à pratiquement toutes les éditions.Cette année, huit entreprises canadiennes ont pris part à la Foire internationale d'Alger, en l'occurrence SNC-Lavalin, ADN international, Canac (société du groupe Savage), Aquatech international services des eaux Inc, H2O Innovation, le groupe SM international Inc, Hélicoptères canadiens ainsi que l'alliance d'affaires Canada-Algérie. Cette année, nous avons choisi de mettre en évidence quatre secteurs constituant des pôles économiques canadiens distingués par une expertise concurrentielle. Il s'agit du secteur de l'industrie des mines, les services et grands projets, le traitement des eaux, ainsi que le secteur de l'agriculture.Pour cette édition, nous nous sommes fixés l'objectif de présenter le savoir-faire canadien, en vue d'ouvrir des perspectives de coopération entre nos deux pays. Quel est le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et le Canada en 2010 ? Et comment jugez-vous ce volume ? L'Algérie est considérée comme le premier partenaire commercial du Canada en Afrique et au Moyen- Orient.En 2010, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a été estimé à 3,8 milliards de dollars canadiens, dont prés de 300 millions de dollars canadiens en termes d'importations algériennes en provenance du Canada.Cependant, il est utile de signaler que les relations commerciales entre nos deux pays ne caractérisent véritablement pas la dynamique économique existante. Nous aspirons tirer vers le haut le nombre et la quantité des échanges commerciaux. Mais, nos aspirations ne se limitent pas qu'aux relations commerciales. Notre pays souhaite élargir et diversifier les relations économiques avec l'Algérie. Le plus important pour nous est de s'orienter vers des investissements gagnant-gagnant, notamment dans des secteurs hors hydrocarbures. Je tiens à souligner, dans ce contexte, que l'entreprise Rio Tinto Alcan œuvre à établir un projet d'aluminerie en Algérie en partenariat avec Sonatrach. Les discussions entre les deux parties sont en cours pour la réalisation de cette aluminerie.Ce projet est évalué à 7 milliards de dollars. Il permettra la création de plusieurs milliers d'emplois ainsi que la diversification de l'économie algérienne hors hydrocarbures. Comment estimez-vous le climat des affaires en Algérie ? Le climat des affaires en Algérie n'a jamais cessé de s'améliorer et de se diversifier. Les compagnies canadiennes implantées en Algérie depuis, déjà, une quarantaine d'années se sont adaptées aux nouvelles règles régissant les codes des investissements et des marchés publics. Nos entreprises ont bien compris que l'Algérie est soucieuse d'améliorer constamment cet environnement d'affaires. De ce fait, ces compagnies, dans ce contexte favorable à l'investissement, continuent de s'engager. Le Canada souhaite, contribuer au développement économique de l'Algérie. Notre pays aspire également, vu sa riche expertise dans différents domaines, à tendre la main aux entreprises algériennes pour développer leurs capacités en matière d'exportation. La règle des 51-49%, instaurée dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009, n'a-t-elle pas pénalisé les investisseurs canadiens désireux de conclure des affaires en Algérie ? Depuis, comment évaluez-vous les IDE canadiens réalisés en Algérie ? Je signale que cette loi n'a pas freiné la volonté des entreprises canadiennes à venir investir en Algérie. Depuis l'instauration de cette règle, les investissements canadiens directs (IDE) ont suivi une courbe quasi-stagnante. C'est dire qu'aucune réticence n'a été affichée de la part de nos compagnies.Au contraire, le Canada compte réaliser d'autres projets en Algérie, notamment avec le lancement du programme quinquennal 2010-2014. Les compagnies canadiennes suivent, attentivement, le lancement des appels d'offres internationaux ou des appels à manifestations d'intérêts et ce, dans l'optique de décrocher d'autres projets en Algérie. La coopération algéro-canadienne dans le transport aérien a donné lieu à l'ouverture de la ligne Alger-Montréal. Ne comptez-vous pas élargir cette expérience à d'autres destinations ? Non, aucun projet dans ce sens n'est prévu, du moins dans le proche avenir. Pour le moment, notre souci est d'œuvrer à amplifier le nombre de vols dans la destination Alger-Montréal.