Photo : M. Hacène Par Salah Benreguia Les objectifs de la participation des entreprises étrangères à la 44e édition de la Foire internationale d'Alger sont divers, même si elles ont planté pratiquement le même décor (stands aux multiples enseignes, un panorama de sociétés brassant différentes branches…). Globalement, le commercial prime sur le partenariat dans cette édition de la FIA qui intervient pourtant dans un contexte où le gouvernement s'engage à améliorer le climat des affaires. En effet, bon nombre d'investisseurs d'outre-mer, venus prospecter le marché algérien, cherchent beaucoup plus à trouver des représentants exclusifs et des revendeurs de leurs produits. L'option de partenariat, même si elle existe et est pratiquée depuis quelques années, est actuellement «évitée» par ces étrangers. Le motif est bien entendu les dernières lois et mesures prises par le gouvernement algérien, dans le cadre de ce que l'on appelle le patriotisme économique. La loi de finances complémentaire 2009 a bien pesé sur le partenariat économique entre les entreprises étrangères et leurs homologues algériennes. La formule imposée à la faveur de cette loi, en l'occurrence l'obligation à tout opérateur étranger de s'associer avec son homologue algérien à la hauteur de 49% (les 51% pour la partie algérienne), «ne fait pas vraiment l'affaire», selon un opérateur étranger interrogé à cet effet. Certes, ces opérateurs restent «disposés» à respecter les lois algériennes, prises, il faut le dire, en toute souveraineté. Mais cette formule, précisément, «handicape» un peu l'accroissement du nombre de partenariats. C'est en tout cas le sentiment qui se dégage des différentes discussions avec ces hommes d'affaires étrangers rencontrés au Palais des expositions des Pins maritimes. «L'Algérie, qui jouit d'une manne financière et d'une stabilité politico-économique dans une conjoncture internationale encore sous les effets de la crise financière (le cas de mon pays est édifiant), ne peut qu'être attractive aux yeux des entreprises étrangères. On est venu prospecter et chercher les opportunités d'investissement. Même si on respecte les différentes lois prises par le gouvernement algérien, il n'en demeure pas moins que, pour nous, l'option d'une représentation exclusive de notre boîte est la formule la plus appropriée», nous a fait savoir Paulo Rosas, directeur à Novarroz, l'une des plus grandes entreprises spécialisées dans l'agroalimentaire en Espagne. Pour la même source, l'option de partenariat, même si elle est usuelle de par le monde, nécessite beaucoup de temps, mais demeure toujours «complexe». Face à cet état de fait, la plupart des exposants se donnent comme objectif de tisser des relations commerciales solides d'abord, avant de parler partenariat en termes de projet, en attendant peut-être… l'abrogation de ladite loi, du moins son allègement. Même son de cloche chez Rim Boussebissi, de la Chambre du commerce arabo-portugaise. Cette Algérienne établie à Lisbonne nous a fait savoir que les douze hommes d'affaires portugais ayant participé à cette foire, tous, sont à la recherche de représentants exclusifs et de revendeurs de leurs produits. «L'Algérie est l'un des meilleurs marchés dans la région arabe. Cependant, l'instabilité des lois conjuguée à la nature du climat des affaires marqué par des méthodes bureaucratiques ont fait que les sociétés d'outre-mer sont dissuadées à toutes formes de partenariat, si fructueux soit-il», a-t-elle indiqué. «On préfère avoir des représentants exclusifs, connaisseurs de la réalité du terrain, que de s'associer avec des opérateurs algériens à hauteur de 49%. Du moins pour l'instant», a-t-elle ajouté. Au niveau du stand britannique, même si on se réserve de tout commentaire concernant les dernières mesures prises par le gouvernement algérien, les hommes investisseurs interrogés à cet effet estiment, via leur présence, avoir une «idée claire sur le climat des affaires en Algérie, qui est très favorable aux investissements». «Nous portons un intérêt particulier au marché algérien, non pas pour y écouler nos produits, mais pour y investir en partenariat avec des opérateurs algériens», soutiennent-ils.