Photo : Hacène Par Salah Benreguia Si la crise financière a, certes, de lourdes conséquences sur le tissu industriel à travers le monde, l'agonie et l'inertie caractérisant nos PME ont d'autres raisons et motifs. Ici en Algérie, l'état actuel des PME algériennes, en dépit des différentes mesures prises par le gouvernement, est dû notamment à certaines lacunes, l'empêchant, ainsi, de se hisser sur le marché international et parfois même au niveau national. Le manque, voire l'absence de management, de marketing (entre autres les campagnes de communication pour la promotion du produit et de l'entreprise elle-même), et bien d'autres outils nécessaires au développement de la PME, n'ont donné que des résultats commerciaux mitigés. La foire de la production algérienne, organisée cette semaine à la Safex d'Alger, a dévoilé, dans ce sillage, les difficultés des opérateurs économiques algériens. Des difficultés rencontrées principalement en matière de commercialisation, de distribution et, surtout, de gestion et de promotion de leur image de marque, selon les dires des participants algériens. Si la question de la promotion tous azimuts des PME revient, tel un leitmotiv, dans les discours, aussi bien des responsables que de certains patrons, en revanche, les réponses tardent, visiblement, à être concrétisées sur le terrain. En effet, l'absence d'application des normes de gestion sur tous les plans, précisément dans la promotion de l'image des entreprises algériennes et de leurs produits, ce qui leurs permettra ingénieusement de les écouler aussi bien sur le marché national qu'à l'étranger, est également à mettre sur la liste des raisons de cet échec. Selon le représentant d'une société publique spécialisée dans la production des outils métalliques, le maintien des procédures archaïques au sein de l'entreprise est pour beaucoup dans cette situation. Les spécialistes en la matière indiquent que rares sont les entreprises à avoir adopté les plans de modernisation, telles que les techniques visant à favoriser l'écoulement d'un produit en s'appuyant généralement sur l'image de marque dudit produit ou de son producteur. «Le merchandising peut optimiser le chiffre d'affaires de la distribution. Il tient compte des besoins des consommateurs et de divers éléments de stratégie marketing», nous a expliqué un enseignant universitaire. Pour les représentants des différentes entreprises exposantes durant cette foire, «le produit national reprend ses droits», et «une amélioration est constatée tant dans les prix que dans la qualité». Il est vrai que, de tout temps, la question de la qualité du produit national a été soulevée et débattue à tous les niveaux, néanmoins l'évolution vertigineuse perçue aux quatre coins de la planète en matière de marketing reste un chapitre qui n'a pas bénéficié de la place qui lui sied. L'absence d'une expérience commerciale a fait que ce produit, même de bonne qualité, n'arrive pas à concurrencer les produits étrangers. «L'ouverture du marché local, sans qu'il ait une préparation du tissu industriel national, n'a fait qu'aggraver la situation», nous confie un représentant d'une société nationale.