Deux ans après avoir pris 20% du capital et les commandes opérationnelles du 3e constructeur américain qui sortait de la faillite, Fiat a annoncé, vendredi dernier, qu'il allait passer à 52% du capital de Chrysler. Il était déjà monté à 46% le mois dernier après un refinancement qui a permis d'alléger le fardeau de la dette et de recacheter 16% aux Etats-Unis, au Canada ainsi qu'au syndicat automobile UAW. L'annonce de la sortie du capital par le gouvernement a été célébrée par le président américain Barack Obama qui a visité une usine du groupe à Toledo, dans l'Ohio. M. Obama a rappelé qu'«il y a deux ans, nous étions encore au milieu d'une profonde récession [...] et cette industrie a été particulièrement touchée». Il a de nouveau défendu le bilan de l'intervention de son administration pour sauver le secteur à coups de dizaines de milliards de dollars, qui a recréé 113 000 emplois depuis deux ans contre 400 000 perdus en 2008, «l'année précédant ma prise de fonction». Au moment où le Trésor se défait de son investissement dans Chrysler, il est clair que la décision du président Obama de soutenir cette entreprise et de la restructurer était la bonne, s'est félicité le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner. «Aujourd'hui, les constructeurs automobiles américains connaissent l'une des renaissances les plus improbables de l'histoire récente.»Chrysler, redevenu bénéficiaire au premier trimestre pour la première fois depuis sa sortie de faillite, a entièrement revu sa gamme de véhicules et a été l'un des deux seuls grands constructeurs avec le coréen Hyundai à voir ses ventes progresser le mois dernier.Son sauvetage aura, toutefois, coûté 1,3 milliard de dollars au gouvernement américain sur les 12,5 milliards injectés pour l'aider à survivre à la crise économique.Par ailleurs, le directeur général de Fiat et Chrysler, Sergio Marchionne, a souligné dans un communiqué que l'accord conclu avec le Trésor permettait d'«accélérer» l'intégration entre les deux groupes, dont il veut faire un géant capable de rivaliser avec les plus grands du secteur, comme l'américain General Motors, l'allemand Volkswagen et le japonais Toyota.Fiat compte encore acquérir, d'ici à la fin de l'année, 5% supplémentaires auprès du Canada et de l'UAW, quand Chrysler aura produit une voiture économe en carburant basée sur une plate-forme de son partenaire italien. F. B.-C.