Photo : M. Hacène Par Wafia Sifouane Depuis le lancement de la 6ème édition du Festival national du théâtre professionnel, la place Abdelkader Alloula, au bas du Théâtre national d'Alger, qui accueille le festival, abrite quotidiennement les spectacles des arts de la parole donnant ainsi l'occasion au public de découvrir une multitude d'artistes conteurs venus d'horizons divers.Vendredi dernier, l'esplanade est devenue la scène de Sarah Kassir, une conteuse libanaise pleine de talent. L'artiste a réussi à émouvoir l'assistance avec des contes qu'elle a recueillis chez sa mère. A ses côtés, elle aura l'artiste yéménite Ali El Guenfedi, un personnage dont le sens de l'humour démesuré ne laisse personne indifférent. Réunis dans une halka dirigée par le conteur algérien Kada Ben Smicha, les trois artistes se sont succédés sur la place en compagnie de deux musiciens venus du Burkina Faso excellant dans le maniement du ngoni, kora, djembé et autres instruments de percussion africains.Le public fait cercle autour de ces artistes, cercle délimité par ces fameuses barrières de sécurité. Kada Ben Smicha annonce le début du spectacle en remuant ses maracas (instrument de percussion des îles et des Caraïbes). Il salue les spectateurs et leur souhaite la bienvenue dans un langage poétique. La déclamation qui sera accompagnée par le chant doucereux de la kora, créera une ambiance très intimiste au beau milieu de la place public. Sarah Kassir s'avance au milieu de la halka. D'une voix douce et solennelle, elle raconte l'histoire d'une mère et de sa fille vivant dans la misère. Meurtrie par la pauvreté, la maman tente tant bien que mal de se préserver des mauvaises langues du village et de se montrer digne. Quant à sa fille, enfant modèle, elle n'ose désobéir à sa mère, sauf le jour où elle se rendra au hammam. La jeune fille est angoissée à l'idée de désobéir à sa maman. Mais elle verra toutes ses envies se concrétiser et finira par épouser un roi, grâce à sa droiture et l'honnêteté dont elle a fait preuve depuis toujours. Le conteur yéménite succèdera à la Libanaise. Vêtu de la tenue traditionnelle de sa région, l'artiste fera rire aux éclats les présents en interprétant un personnage caricatural. Le conteur racontera l'histoire d'un jeune homme affamé qui n'hésite pas à voler sur les étals du marché pour se nourrir. L'histoire en elle même n'a rien d'exceptionnelle, mais le jeu d'acteur et la gestuelle du conteur la pimentera. La halka s'ouvrira par la suite au conteur burkinabé Toumani Kouyaté qui a opté pour un spectacle tout en musique. Et ça marche. Il réussira à impliquer le public qu'il invitera à partager une danse avec lui. Une ambiance festive règne sur la place.Par ailleurs, samedi dernier, c'est la musique gnaoui qui était à l'honneur sur cette même place. Au programme, une fusion algéro-africaine représentée par des jeunes musiciens algériens et deux burkinabés qui ont électrisé l'ambiance avec des rythmes africains endiablés. Ils ont enflammé l'esplanade, quelques heures seulement avant le match fatidique de football qui glacera tout le pays.