Le déficit public sera couvert cette année sans recourir au Fonds de régulation des recettes (FRR), a indiqué jeudi le ministre des Finances, Karim Djoudi, qui est également revenu sur le droit de péremption renforcé par la LFC 2010, refusant de s'exprimer sur l'évaluation financière de Djezzy. «Notre sentiment, c'est que nous allons théoriquement terminer l'année sans avoir à utiliser le Fonds de régulation», a déclaré le ministre en marge d'une séance à l'APN consacrée aux questions orales. Plus explicite, Djoudi, qui s'exprimait sur l'impact du budget de fonctionnement additionnel mobilisé dans le cadre de la loi de finances complémentaire (LFC) 2010 sur l'augmentation du déficit public, dira :«nous allons couvrir notre déficit sur la base uniquement des financements qui sont disponibles dans les circuits du Trésor et par l'utilisation du différentiel entre le prix du baril de pétrole inscrit dans la loi de finances et celui établi sur le marché durant l'année 2010». Le ministre a affirmé, dans ce contexte, que l'Etat n'avait inscrit, dans cette loi, «aucune dépense supplémentaire, mais a simplement inscrit la provision au titre du régime indemnitaire», a-t-il dit, soulignant que le déficit «atteint rarement le niveau projeté» grâce au système du FRR. «Nous avons calculé la loi de finances sur un baril de pétrole à 37 dollars et nous sommes à une moyenne de 77 dollars le baril. Cela va alimenter le Fonds de régulation», a-t-il rappelé. S'exprimant sur la mesure concernant l'application du droit de préemption, le ministre a indiqué que la LFC a apporté des clarifications au profit des sociétés activant sur le marché national et qui désiraient savoir comment s'exerce à leur égard le droit de préemption. «Nous avons clarifié dans la LFC 2010 que ce droit s'exerce en cas de changement d'actionnaire ou de modification du capital», a-t-il expliqué. Dans le droit de préemption, l'entreprise exprime une demande via le notaire au secteur concerné et ce dernier répond dans un délai de deux mois pour dire j'exerce ou pas ce droit», a-t-il encore ajouté. Interpellé sur le dossier de l'évaluation financière de Djezzy, Karim Djoudi reste évasif. «Je ne dispose pas de renseignements qui peuvent me permettre d'affirmer que l'évaluation financière de Djezzy se fera avant la fin de l'année ou au cours de l'année 2011», s'est-il contenté de dire. Or, le ministre des télécommunications avait affirmé que l'opération prendra fin avant 2011. L'Algérie a, pour rappel, décidé de racheter tous les actifs de l'opérateur égyptien. Sur l'exclusion de la banque d'Algérie du contrôle de la Cour des comptes, Djoudi a expliqué que «cette disposition existe déjà dans la loi monnaie-crédit», assurant que la banque d'Algérie est tout de même soumise au contrôle via deux censeurs désignés à cet effet.