Photo : Riad Par Younès Djama En grève «spontanée» depuis le 27 mai dernier, les travailleurs d'Algérie Poste ne comptent toujours pas mettre un terme à leur mouvement. Ils sont plus que jamais décidés à arracher leurs revendications dont la principale a trait à une augmentation salariale de 30% accompagnée d'autres indemnités. Agissant «sans attache syndicale», selon l'un des grévistes, les postiers ont interpellé le ministre de tutelle, Moussa Benhamadi, afin d'intervenir d'autant qu'il a reconnu que leurs revendications étaient «légitimes». La réponse du ministre de la Poste et des technologies de l'information et de la communication a été que «des commissions de travail ont été installées à cet effet et vont rendre leurs conclusions avant le 24 du mois courant», selon les propos qu'il a tenus samedi dernier en marge des travaux du Comité central du Front de libération nationale (FLN) à Zéralda. M. Benhamadi a insisté, à cette occasion, sur la nécessité «de prendre en considération» les doléances des grévistes. «Nous devons prendre en compte et examiner leurs problèmes (des grévistes NDLR), après avoir discuté lundi dernier (30 mai 2011) avec la fédération de l'UGTA des Postes et TIC qui nous a exposé les revendications», a souligné le ministre. Ce dernier a néanmoins tenu à préciser le caractère «partiel» de la grève puisque le nombre de bureaux de postes gelés est de seulement 191 sur un total de 3 400 bureaux répartis sur le territoire national. Les 191 bureaux, en grève, sont répartis sur 13 wilayas (Alger, Tizi-Ouzou, Boumerdès, Blida, Médéa, Tiaret, Djelfa, Relizane, Tissemsilt, Bejaïa, Guelma, Annaba et Laghouat), selon un décompte établi et rendu public jeudi dernier par le directeur central des postes.Au troisième jour de la grève, déjà, le premier responsable d'Algérie Poste avait suscité le courroux des travailleurs en leur signifiant une fin de non-recevoir quant à leur revendication liée à l'augmentation de salaire avec effet rétroactif. «Votre bilan est négatif», leur a-t-il expliqué. En d'autres termes, selon le responsable, tant que les agences d'Algérie Poste continuent à enregistrer des bilans négatifs, les travailleurs n'ont pas à espérer d'augmentation. La réponse de la direction étant jugée «irrecevable», les travailleurs grévistes contestent «un flagrant deux poids, deux mesures». «Pourquoi les directeurs centraux et d'autres dirigeants de l'entreprise touchent une prime trimestrielle qui varie entre 30 millions à 80 millions de centimes», s'interrogent-ils. «Il me semble que le bilan financier ne peut pas être positif pour certains et négatif pour d'autres», a renchéri pour sa part un autre employé. Les travailleurs se disent «inquiets» de la persistance de cette situation surtout qu'aucun dialogue n'est ouvert pour le moment.