Déclenchée samedi dernier, la grève des postiers se poursuit. Jeudi, plusieurs bureaux de poste à Alger étaient paralysés. Certains employés sont carrément sortis dans la rue pour exprimer leur mécontentement. Quelque 400 travailleurs d'Algérie Poste de différents bureaux de poste d'Alger ont organisé, jeudi, un sit-in devant la Grande-Poste (Alger) pour «appuyer leurs revendications salariales», selon l'APS. Plusieurs bureaux de poste, à l'instar de ceux de la Grande-Poste ou de la place des Martyrs, ont été vidés de leurs employés qui ont préféré sortir à l'extérieur en signe de mécontentement. «Cela fait plusieurs heures que je suis à la recherche d'un bureau de poste, afin de payer mes redevances mensuelles chez Cetelem. Mais il n'y en a aucun en service», déclare un jeune rencontré à l'entrée de la Grande-Poste. Notre interlocuteur affirme que les grévistes sont dans leur droit de protester, mais regrette que le service minimum n'ait pas été assuré. «Il aurait dû y avoir un ou deux employés dans les guichets, afin d'assurer le service minimum et ne pas pénaliser les clients. Imaginez un peu qu'on dise à un vieillard, qui a fait plusieurs kilomètres pour toucher sa retraite, que la poste est en grève. Que va-t-il faire ?» s'indigne notre vis-à-vis. «J'ai fait le tour d'Alger-Centre et j'ai constaté que plusieurs bureaux de poste sont en grève. Celui de l'ex-Meissonnier, qui, par hasard, était en activité, était bondé de monde. Il y avait plusieurs dizaines de clients qui attendaient leur tour», nous dit-il. Selon la dépêche de l'APS, les travailleurs de cette entreprise se déclarent «sans attache syndicale». Ils ont observé une grève «spontanée» depuis samedi dernier. Ils exigent, pour reprendre le travail, «un écrit de la tutelle, l'engageant à satisfaire leurs revendications salariales». Et rappellent qu'ils avaient déjà accordé un délai d'un mois (achevé le 25 mai) à la direction d'Algérie Poste pour ce faire. Le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication a préféré négocier, selon toujours l'APS, avec la Fédération des travailleurs de la Poste et des TIC. Une réunion a eu lieu, lundi dernier, entre la direction d'Algérie Poste, le ministre de la Poste et des TIC, Moussa Benhamadi, et le SG de la Fédération des travailleurs de la Poste et des TIC, Mohamed Tchoulak, pour discuter de la situation. Les grévistes ont-ils perdu confiance en la Fédération des travailleurs de la Poste et des TIC affiliée à l'UGTA ? Ont-ils déposé un dossier pour créer leur propre syndicat, celui des postiers ? Les employés de la Poste affiliés à cette fédération ont-ils suivi le mot d'ordre de grève ? Toutes ces questions devraient trouver réponse dans les jours à venir. Quoi qu'il en soit, le directeur de la Poste, Omar Zerarga, est catégorique. Selon l'APS, ce responsable a affirmé qu'il n'était pas possible de négocier avec «des grévistes spontanés», et que le seul vis-à-vis existant à présent est la Fédération UGTA des travailleurs de la Poste et des TIC. Il a assuré que les négociations continuaient avec la fédération à l'effet de soumettre, avant le 24 juin, des propositions sur la prise en charge du reste des revendications, puisqu'une partie avait déjà été satisfaite. «Les revendications concernant l'avancement horizontal et celui de la promotion, la révision de la nomenclature des postes de travail et, enfin, l'avancement de deux classes pour les agents ayant atteint l'âge de 55 ans ont été prises en charge par la signature de trois accords collectifs», a-t-il expliqué. Le reste des réclamations, ayant trait à la révision de la grille de salaires, le réajustement des indemnités et le repositionnement des personnels, est en négociation.