Photo : S. Zoheïr Par Amara Rafa Quatre associations, reçues hier par l'instance des consultations sur les réformes politiques présidée par Abdelkader Bensalah, ont exprimé la nécessité d'une loi relative au mouvement associatif et qui le mettrait à l'abri de toutes les pressions et tentatives de récupération et/ou instrumentalisation. Le Pr. Mostefa Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) a souligné, l'importance de l'implication dans l'option politique de la société civile notamment des associations, qui doivent être considérées comme un partenaire par les ministères et les institutions nationales. Il a insisté sur trois domaines qu'il juge déterminants pour l'épanouissement du citoyen et la constitution de la société : une prise en charge des problèmes de l'enfance et de la jeunesse adéquate et proportionnelle à leur poids démographique et de l'éducation pour laquelle il suggérera le retour à un conseil national de l'éducation comme première mesure à prendre. «Le problème de la santé - qui pêche aujourd'hui par l'absence de politique nationale, de stratégie et d'objectifs précis - constitue un danger permanent pour le citoyen et la société», a indiqué le président de la Forem qui a exprimé sa «satisfaction pour ce débat qui a permis aux représentants de la société civile, et en particulier aux associations, de s'exprimer». Le coordinateur général de l'organisation nationale pour la continuité des générations, Lahoual Abdelhafid, a, lui, proposé que l'APW soit habilitée à contrôler l'exécutif local et que le wali soit responsable devant cette assemblée élue. M. Lahoual s'est prononcé pour un régime présidentiel, avec un contre-pouvoir politique, dans la composante de l'APN. De même, il a demandé à ce que la mission du chef du gouvernement soit déterminée par la constitution. Il a aussi émis le vœu d'être associé à l'élaboration de la prochaine loi sur l'information et appelé à l'ouverture de l'audiovisuel aux compétences nationales exclusivement. Sur le plan social M. Lahoual a «demandé d'annuler le couffin du ramadhan» pour qu'il ne fasse plus l'objet de «business», au détriment des nécessiteux. Le Président de la conférence nationale consultative et de coordination du mouvement associatif, Abdelkrim Abidat, a, pour sa part, annoncé la prochaine mise en place du premier parlement national de la société civile et du mouvement associatif. Ce parlement, qui a déjà enregistré l'adhésion de 500 associations, aura un cadre de consultations et de concertations et visera à édifier une société civile forte, a-t-il indiqué en relevant que cette expérience est unique au monde. Il a par contre appelé à mettre un terme aux activités illicites de certaines ONG étrangères, à revoir les modalités de financement des associations et songer à la création d'une Maison des associations pour régler la question des locaux. Dans sa synthèse, il a évalué le mouvement associatif à 58 000 associations, (dont 1 500 à caractère nationale), en relevant toutefois sa faiblesse d'action. Le SG de l'académie de la société civile, Ahmed Chena, a, quant à lui, proposé un régime semi présidentiel, une loi électorale moderne à même de permettre au mouvement associatif de contrôler les élections, le renforcement des mécanismes politiques pour faire participer les jeunes à la gestion des affaires générales et le rajeunissement des structures de l'Etat à tous les niveaux. Concernant la loi sur le mouvement associatif, il a proposé la promulgation d'une loi englobant tous les acteurs du mouvement associatif et consacrant la protection de l'Etat contre les pressions. Pour le président de l'association El irchad oual islah, Nacer Eddine Cheklal, il est nécessaire que la prochaine révision de la constitution consacre les valeurs et principes de l'identité nationale (arabe, islam et tamazight), avec l'islam comme source principale de législation, en épargnant l'article 178 de la constitution portant sur les constantes nationales. Il a demandé la levée des contraintes sur la société, en citant les cas des instructions demandant d'enlever le hidjab, qu'il considère comme contraire à l'esprit et la lettre de la constitution. M. Cheklal a aussi demandé la suppression des intérêts usufruitiers sur les crédits, qu'il qualifie de riba.