De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Il n'est pas permis de rouler sans veiller au respect du code de la route. A Constantine, cette réglementation, somme toute obligatoire, nécessite cependant depuis des années de la concentration de la part des automobilistes. Car il faut scruter les tronçons avant de passer la vitesse supérieure, au risque d'être éjecté de son véhicule à cause d'une crevasse non retapée ou un ralentisseur posé aléatoirement. Des entreprises professionnelles s'imposent pour éviter des réfections «anodines» et surtout éternelles, et qui plus est coûtent des millions de dinars. Malgré les multiples opérations de réfection du réseau routier engagées dans la circonscription de Constantine, être freiné dans sa course par une bosse ou par une tranchée non comblée après des travaux est la hantise des conducteurs. Il est dit que l'excès de vitesse est source d'accidents de la circulation. Le risque est multiplié par mille en présence d'une chaussée mal bitumée. La ville de Constantine demeure l'éternel chantier à ciel ouvert depuis des années et voit ses routes se dégrader de jour en jour. Une situation qui s'aggrave à chaque montée de température qui fait fondre le bitume. «C'est une situation qui perdure. Ce sont des travailleurs et responsables qui apportent des solutions sommaires aux différents axes routiers les plus empruntés par les automobilistes», souligne un taxi qui sillonne quotidiennement la cité de bout en bout. L'état désastreux des routes à Constantine est souvent sujet à des remontrances échangées entre les différents secteurs, APC, service des eaux et Sonelgaz. Cette situation est aggravée par d'autres facteurs dont les travaux des méga-chantiers du tramway et du Transrhumel. Ces chantiers sont même devenus un alibi pour justifier certaines défaillances. Mais bien avant le démarrage de ces travaux, la capitale de l'Est souffrait. Ses routes étaient déjà bosselées et/ou crevassées. La commune n'a jamais songé à faire appel à des entreprises spécialisées pour les parfaire selon les normes. Il suffit d'une pluie ou d'un degré de chaleur en plus pour s'en convaincre. Pourtant, le budget alloué pour ces d'opérations est largement suffisant pour en finir avec des chaussées défectueuses. Dans le centre-ville, le décor est moins désolant. L'état des routes est moins désastreux. C'est surtout dans la périphérie que les détériorations sont visibles. De fait, en plus des cassis, les voies sont truffées de trous. A certains endroits, les conduites d'eau ont éclatées et les eaux creusent les routes, contraignant les automobilistes à ralentir au risque de perdre le contrôle. Sur le très fréquenté tronçon reliant Sissaoui au Khroub, les travaux de décapage ont débuté pour refaire le bitumage mais se font au ralenti. Pis, des dos-d'âne posés aléatoirement viennent compliquer les choses. Il y a plus d'une semaine, un véhicule a dérapé. Heureusement, le conducteur s'en est sorti indemne. Les accidents de la circulation sont causés généralement par le non-respect des plaques signalétiques. Toutefois, l'état désastreux des routes y est aussi pour beaucoup. A Constantine, les services compétents ont apporté des «réparations» sur des tronçons «meurtriers» du côté de Didouche-Mourad et de Aïn Smara où la route amorçait des virages dangereux. Mais dans les villes, les crevasses perdurent, que ce soit au niveau de la zone industrielle ou aux alentours de quelques cités dont les routes ont vieilli avant terme. «On ne comprend rien. D'un côté, des milliards ont été déboursés pour réhabiliter les réseaux d'assainissement et de l'autre les fuites d'eau perdurent et les tronçons sont toujours affectés», s'est plaint un citoyen. Sur ce point, les services techniques de la municipalité ont inscrit 15 opérations pour l'exercice 2010-2011 moyennant une enveloppe de 2 milliards de dinars allouée dans le cadre du programme communal de développement. Toutefois, les travaux peinent à se généraliser et les commentaires vont bon train. Certaines sources avancent que les opérations devraient toucher de prime abord les espaces éloignés de la circonscription et des chantiers du tramway et du Transrhumel, et ce, pour éviter un retour à la case départ à la fin des travaux de ces chantiers. Mais la capitale de l'Est n'a toujours pas de routes dignes de ce nom reliant ses 12 communes. Et il faut toujours slalomer pour avancer sur les routes sans mauvaises surprises.