Cela se répète pratiquement chaque année. Des circoncisions à la chaîne aux conséquences fatales dans beaucoup de cas et des handicaps à vie. Des enfants dont l'existence bascule, lorsqu'ils échappent à la mort, à cause de médecins qui continuent d'intervenir dans un domaine qui n'est pas le leur. Ces dernières années, la presse s'est fait plusieurs fois l'écho de boucheries qui ont conduit soit à des décès, soit à de graves mputations de l'organe génital des enfants. Le drame des circoncis d'El Khroub est encore dans les mémoires et constitue un traumatisme pour de nombreux parents qui désirent recourir à cet acte chirurgical pour leur petit. L'inconscience de ces pratiquants va jusqu'à l'utilisation de lieux non médicalisés et manquant affreusement d'hygiène. Des espaces n'ayant aucun lien avec les structures hospitalières, tels que les mosquées et les établissements scolaires ont été investis dans le passé pour ce genre d'opération. L'usage, souvent sans anesthésie, d'instruments non adéquats et dangereux, tel le bistouri électrique, a souvent été évoqué. Sans compter que ces pratiquants ne sont formés ni pour intervenir dans ce domaine ni pour agir efficacement en cas de complications. Les failles qui conduisent au drame sont nombreuses. Ces campagnes de circoncision sont désormais interdites. Une instruction du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a défini en 2006 un certain nombre de critères, dont l'endroit où doit se dérouler cet acte chirurgical et le médecin habilité à l'effectuer. Seules les structures hospitalières doivent abriter ce genre d'opération, et seul un chirurgien peut la pratiquer. Celui-ci doit absolument s'assurer au préalable de l'absence de contre-indications médicales et des conditions d'hygiène et de sécurité. Le suivi de l'enfant circoncis est obligatoire jusqu'à la cicatrisation complète. Il faut savoir aussi que le bistouri électrique et le thermocautère sont formellement interdits. Les parents doivent le savoir et prendre toutes les précautions pour le bien de leur enfant. R. M.