De notre correspondant à Constantine A. Lemili Les cadres dirigeants de la société spécialisée en luminaires Belux ont animé à Constantine une rencontre, dimanche dernier à la salle des conférences de l'Université des sciences islamiques. Il y a lieu de préciser que cette rencontre devait se tenir initialement au palais de la culture Malek Haddad sauf que l'espace en question était déjà retenu pour le festival international de jazz de Constantine, Dimajazz. Premier couac donc pour l'entreprise dont le déplacement dans la ville des Ponts se voulait un raid commercial et surtout une opération de charme pour ne pas dire de marketing de haute volée visant à réfléchir et proposer des solutions à «la gestion urbaine» et en guise de fil rouge «la gestion déléguée». Par cette délocalisation impromptue, la salle dans laquelle s'est finalement tenue la rencontre se retrouvait dramatiquement vide. Un constat sur lequel nous avons interpellé Mohamed Ghassoul, directeur de la communication de Belux. «C'est vrai que nous avons dû délocaliser dans l'urgence mais nous avons fait en sorte d'en informer le public et les médias via la radio locale et une conférence de presse que nous avons tenue la veille (samedi)», dira-t-il. Un argument peu convaincant évidemment et la preuve est fournie avec la cinquantaine de personnes présentes dans une salle en mesure d'accueillir un millier. Le staff de Belux s'est déplacé avec l'idée de rencontrer les investisseurs constantinois, voire ceux des autres wilayas, dans le but de parler management et plus particulièrement proposer l'expérience et le know-how de l'entreprise aux autorités locales dont ils sollicitaient la délégation de la gestion de certaines activités au profit de «boîtes» privées, notamment celles s'inscrivant dans le cadre des mécanismes d'aide comme à l'image de l'Ansej, la Cnac, l'Angem, etc. Ceci devant les représentants des organisations patronales comme la CAP, l'Ugca, le Club des investisseurs, la Chambre de commerce et d'industrie mais en l'absence quasi totale des acteurs concernés, exception faite de deux responsables de sociétés créées dans le cadre de la Cnac et l'Ansej venues beaucoup plus pour parler des difficultés qu'ils rencontrent sur le terrain que pour louer l'aspect positif de mécanismes qui ne tournent effectivement pas rond. Quitte à désespérer les adeptes du discours officiel. Quoi qu'il en soit, l'essentiel de la rencontre consistait à expliquer le processus dans lequel désirait s'inscrire Belux pour convaincre les pouvoirs publics locaux de réfléchir aux voies et moyens de rétrocéder des activités jusque-là accomplies par des entités publiques ou plus ordinairement non encore prises en charge. MM. Abbou et Hanifi, intervenant au nom de leur société, ont, autant que faire se peut, expliqué aux personnes présentes l'avantage que pourrait tirer la wilaya de Constantine en recourant à l'encadrement de cette gestion déléguée qu'ils souhaiteraient voir retenue comme mode de gestion. Des explications qui, vraisemblablement, ont convaincu A. Souici, le président de la Chambre de commerce qui leur conseillera de réfléchir «à gagner des marchés à l'extérieur du pays». Autrement dit, exporter alors que Belux a des difficultés à honorer le marché national d'où, à juste titre, leur idée d'une gestion déléguée que l'entreprise assistera et/ou accompagnera techniquement. Mais c'est justement les contours de cet accompagnement et ses modalités pratiques qui resteront abscons du début de la rencontre à sa clôture. Les cadres de Belux s'égarant, trop souvent en réponse aux questions, à des réponses peu convaincantes ou incomplètes pour passer à une autre. En conclusion, pour une «descente» prévue de longue date, celle de Constantine a été l'exemple parfait du ratage et plus certainement du dilettantisme du staff dirigeant de Belux. Pour preuve, si quelques personnes réputées donner du poids à la rencontre ont daigné répondre à l'invitation, il n'en a pas été de même pour les responsables locaux publics qui ont brillé par leur absence. Seul un représentant du wali, le directeur de l'Ansej, celui de l'agence foncière locale, un cadre de la Cnac ont plus ou moins donné un semblant de sérieux à la rencontre. L'autre face de cet échec organisationnel consiste aussi à souligner le peu de propension à l'investissement dans une wilaya qui se nourrit d'intentions. Mais sans plus.