De notre correspondant à Tizi-Ouzou Lakhdar Siad Les départs en vacances sont très timides pour toutes les catégories de la société à Tizi-Ouzou, même si les plus nantis des jeunes ont plus de liberté d'aller se détendre, étant exempts d'obligations familiales et professionnelles qui retardent ou reportent les congés des adultes, les tuteurs de famille plus particulièrement. Jusqu'à il ya quelques jours, on n'a pas entendu parler de plans d'été pour passer un séjour au bord de la mer de la région ou ailleurs à l'étranger, notamment en Tunisie, de la part des habitués des escapades loin du train-train quotidien et surtout de la chaleur qui commence à saper le moral des plus résistants parmi la population de Kabylie en proie à divers problèmes socio-économiques. Chômage, absence de loisirs mais aussi de sécurité et horizons bouchés par des politiques de développement qui ne donnent et ne promettent rien, élaborées par les pouvoirs publics qui retombent systématiquement dans le même registre de «contraintes et lacunes» au final de chaque bilan annuel ou autre aux fins d'affronter des élus locaux. Des élus locaux aux prises avec la bureaucratie et les aléas de gestion de la collectivité qui cherchent à se refaire une virginité envers de responsables supérieurs au sommet de l'Etat qui ont encore à cœur la volonté de sortir la région de Kabylie de son incommensurable sous-développement. Dans ce contexte social morose généralisé, aborder le sujet des vacances serait apparenté à de la provocation à l'endroit des jeunes, déjà paralysés par le chômage dont le taux très élevé reste inexpliqué pour le commun des habitants de la Kabylie en raison de ses richesses naturelles et de ses compétences professionnelles qui ne demandent qu'à être exploitées. En effet, les jeunes, dont le nombre des sans diplômes ne cesse d'augmenter, tentent d'échapper tant bien que mal au fléau de la drogue ancrée durablement dans la région et autres passe-temps inutiles et destructeurs pour toutes les cellules sociales. Au même moment, les différents services de l'Etat observent une attitude plus qu'inquiétante marquée par le laxisme des directions de wilaya insensibles aux graves problèmes de la jeunesse et qui continuent de se cacher derrière les éternels prétextes du foncier, d'oppositions de la population à des projets d'intérêt commun et le manque d'outils de réalisation (entreprises qualifiées notamment dans le BTH). Ainsi, aux abords des plages prisées autorisées à la baignade des belles localités côtières de Tigzirt et d'Azeffoun, on trouve plus de jeunes qui viennent en bandes de copains passer une journée pour fuir la canicule des villages de Kabylie que de familles qui ont d'autres préoccupations qui passent en priorité en cette fin d'année scolaire difficile. Sans les moyens de louer un toit vu les tarifs plus excessifs en vigueur et la flambée du mobilier dans la région, les jeunes se rabattent sur «les journées ou week-ends plage» en s'organisant entre amis et selon les liens familiaux dans les villages et les quartiers des communes de la wilaya de Tizi-Ouzou. Pour ce faire, on sollicite les services d'un transporteur proche quand on est une douzaine de personnes intéressées ou bien le transport public quand le nombre de «vacanciers» est réduit. Côté autorités, la Direction de l'action sociale (DAS) de Tizi-Ouzou a arrêté un programme d'accueil, du 1er juillet au 15 août prochain, de quelque 1095 enfants issus de familles démunies, de différentes wilayas du pays, au titre du programme «séjour de solidarité», décidé par le ministère de la Solidarité nationale et de la Famille. Trois sessions de quinze jours (365 éléments chacune) sont prévues à cet effet. Un enveloppe de 10,4 millions de dinars a été dégagéé sur le budget du ministère de la Solidarité nationale pour la «réussite» de ce programme qui se déroulera dans les trois camps de vacances aménagés au sein de la cité de l'action sociale de Boukhalfa (commune de Tizi-Ouzou). Le programme comprend aussi des sorties sur les plages et des visites guidées sur des sites naturels et vestiges historiques dont regorge la région en plus d'un programme d'activités culturelles, artistiques, scientifiques et folkloriques.