De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Le PC et l'Internet sont des outils de communication hors de portée de la plupart des personnes intéressées par l'acquisition de ces moyens modernes indispensables à une vie en symbiose avec l'environnement et le monde, selon des dépositaires d'articles et de composants informatiques approchés à Tizi Ouzou. Et ce ne sont pas les milliers de pères et de tuteurs de famille, de chômeurs diplômés et le reste des catégories défavorisées plongés dans la précarité sociale qui les contrediront. On va jusqu'à affirmer qu'au rythme où va la situation de déliquescence de l'économie du pays le PC et l'Internet chez soi appartiendront pour longtemps à une certaine classe privilégiée de la société. «Vous ne trouvez pas que c'est une insulte que de parler de l'utilité de l'Internet à domicile pour des familles qui prennent difficilement en charge les besoins périodiques pour la scolarisation de leurs enfants et les charges fixes des factures d'électricité et d'eau», nous interroge Youcef, jeune habitué de cybercafés qui, déjà, trouve «trop élevés» les prix pratiqués par les cybercafés et ne voit pas de quelle manière «honnête» un adulte responsable, fonctionnaire, peut se permettre de se payer en ces temps de disette généralisée un PC ou un abonnement à Internet pour toute la famille. «Sans aucune charge familiale, je me ruine de plus en plus à cause des cybercafés qui me chipent tout mon argent de poche», se plaint-il. Selon un détaillant de PC, pour régler le problème de l'accès à la connexion dans les maisons, il faudra, d'abord, que les autorités dotent de numéro de téléphone fixe la majorité des foyers dans les villes et autres contrées. «Certes, le pouvoir y est pour beaucoup dans cette situation mais l'Etat peut faire pas mal de choses qui aideraient à augmenter le nombre de foyers connectés comme par exemple multiplier par milliers les branchements de téléphone fixe et permettre par la suite à beaucoup avec un fonds de soutien d'accéder à l'ADSL à moindre coût», suggère Mourad. Là, impossible de ne pas parler de l'opération Ousratic «Un PC pour chaque foyer» lancée il y a des mois par le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et qui est passée à côté des objectifs promis, selon diverses évaluations. «Peut-on réussir un tel programme sans étude préalable du marché ? Ses initiateurs savent-ils combien il reste de salariés dans la région de Kabylie après la fermeture de beaucoup d'usines et l'absence endémique d'offres d'emploi, le nombre très important de travailleurs au noir, un objectif national sans statistiques ni planification ? J'irai jusqu'à dire qu'il y a anguille sous roche dans cette opération ; il y a forcément de la corruption quand on sait les prix et les marques de PC proposés à l'achat à crédit et ceux affichés dans les magasins», s'indigne Mourad qui dit que peu, «très peu même de personnes ont un PC et sont abonnées à Internet : il n'y a qu'à voir la faible couverture des maisons en téléphone fixe». Il met en cause aussi les taux d'intérêt du crédit et le dossier de demande de prêt qui n'encourage pas à se bousculer aux portes de la banque. «Le tas de pièces administratives et justificatifs professionnels exigés par la banque pour l'octroi du crédit suffisent pour vous fâcher avec la technologie, on penserait qu'il s'agit de l'achat d'un matériel rare dans le monde sans compter le taux d'intérêt basé on ne sait sur quels critères commerciaux alors que quelqu'un qui a un peu de moyens il peut acquérir un meilleur PC à moindre coût dans n'importe quel magasin de son choix.» La technologie est-elle ailleurs ?