Photo : Riad De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar L'art et la culture à Oran sont en panne d'idées et d'initiatives. Cela, non pas du côté des artistes et des créateurs, mais plutôt du côté des responsables et des décideurs du secteur de la culture. En dépit des moyens et les personnels mis à disposition, la panne est générale. Seules quelques associations considérées, à juste titre, comme l'élite continuent d'offrir aux Oranais des programmes de haute facture. Pourtant, il y a quelques années seulement, la ville abritait plus d'une dizaine d'activités et d'opérations qui entretenaient sa renommée. Les interférences de certains fonctionnaires du ministère de la Culture et les tentatives de substitution de certaines activités ont fini par annihiler ces initiatives prometteuses. La Direction de la culture, une grande association en panne d'idées Après une léthargie qui aura duré plusieurs années successives, la ville d'Oran renoue avec les activités et les animations artistiques et culturelles. Cela n'est pas grâce à l'apport des institutions culturelles relevant du secteur ministériel qui, elles, semblent frappées d'incapacité à élaborer un programme digne de ce nom. Fonctionnant à la manière d'une grande association ordinaire, la Direction de la culture peine à prendre son envol. Cela malgré les semaines culturelles et les programmes annuels censés rehausser le niveau de l'acte culturel et artistique de cette direction en déphasage total avec la conjoncture. La Direction de la culture d'Oran se trompe d'époque. En guise de manifestations et d'activités, elle dresse des tables dans le jardin de la Maison de la culture et invite quelques associations pour des expositions qui ne répondent à aucun critère. Les semaines culturelles inter-wilayas, qui doivent être un moment de grande fête et d'ambiance joviale et un trait d'union entre les Algériens, passent pratiquement inaperçues et sans consistance aucune. Tout le monde le sait, mais ça dépasse la ministre de la Culture elle-même. Près de 90 millions de dinars dégagés par la commune d'Oran Pour le reste, les associations, toujours suspendues aux subventions et aux ressources financières, demeurent, pour la plupart, en attente de jours meilleurs. La commune d'Oran a réservé quelque 87 millions de dinars dont plus de 60 millions pour l'Office communal des arts de la culture. Ce dernier a déjà entamé ses premières activités estivales, à travers l'organisation de spectacles marquant la fête nationale de l'artiste. Des journées de la poésie du melhoune et de la chanson bédouine sont également programmées dans les salles de cinéma à El Bahia. Cela, bien que l'affluence ne soit pas au rendez-vous. Pour la commémoration de la fête de l'Indépendance, l'office a prévu des plateaux artistiques avec à l'affiche les grandes stars de la ville, dont les chebs Khaled, Bilal, Laroussi et probablement Mami. Cela sans compter la panoplie des autres artistes de la ville d'El Bahia et les ténors de la chanson chaouie, kabyle et chaabi. L'association arts et culture Ahl El Fen a, quant à elle, prévoit une grande animation, où musique et théâtre occuperont le haut du pavé. Une semaine d'animation culturelle et sportive sera, également, organisée dans le quartier de Haï Dhaya, ex-Petit Lac, comprenant ghaïta et troupes folkloriques ainsi que d'autres jeux d'animation. Pour sa part, la commune d'Oran a concocté une belle animation conjointement avec l'association Civ-œil et l'association Métropole art présidée par l'illustre Mamia Bretesché Ghaouel, une professeure des arts contemporains qui rend visite à sa ville. Le projet s'intitule «Ahlane Whrane» et comprend des animations vidéo et lumière projetées sur les façades de plusieurs édifices publics, à la demande du maire de la ville. Une projection des grandes figures de la ville, mais aussi des enfants du pays se fera sur le mur de façade de l'hôtel de ville, simultanément avec des animations lumineuses. Le 5 Juillet promet d'être plus beau cette année à Oran.