Photo : Hacene De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar L'été est toujours vécu avec une certaine mélancolie. A défaut de moyens conséquents pour voyager ou se payer quelques jours de vacances, beaucoup d'Algériens restent généralement chez eux. On regarde la télé très tard pour faire la grasse matinée le lendemain. Une petite promenade et quelques courses. La pause déjeuner est ponctuée d'un moment de sieste. En soirée, on se rend au café ou on va à la rencontre des amis et des proches. Et, rebelote. Il y a évidemment les fêtes familiales et l'ennuyeux folklore qui les caractérise. C'est la saison où le besoin d'animation culturelle se fait expressément sentir. La saison des vacances et des congés annuels se prête merveilleusement bien aux activités artistiques. Le public se présente en grand nombre. Les artistes sont aussi disponibles. Les organisateurs de spectacles profitent ordinairement de la saison estivale pour initier des programmes dans ce sens. Cette année, le mouvement associatif a plutôt bien entamé cet intermède estival avec une série d'événements réussis. La Ligue des activités culturelles de la commune d'Amizour a ouvert le bal avec la 5e édition du festival local du théâtre amateur. La manifestation, dédiée au dramaturge Malek Bouguermouh, a égayé cinq jours durant les habitants de cette ville et des communes environnantes. Pas moins de 18 troupes et coopératives théâtrales, issues de 8 wilayas du pays, s'y sont produites. Il eut aussi des concerts de musique traditionnelle, des expositions et des conférences thématiques. Un programme périphérique a été également concocté par le commissariat du festival et des soirées ont été organisées dans plusieurs villages alentours. L'association Project'heurts a ensuite enchaîné avec les 9es rencontres cinématographiques de la ville de Béjaïa. Le TRB, qui a abrité cet événement, n'a pas désempli au cours de 6 jours de projection ininterrompue. Les jeunes cinéastes algériens, résidents et expatriés, ont exploité cette opportunité pour présenter leurs courts et moyens métrages au grand public et à la presse. Des débats sur le septième art, des tables rondes et des rencontres ont agrémenté cette manif dédiée au cinéma syrien. De jeunes réalisateurs, essentiellement des femmes, ont dressé des esquisses sur les dynamiques qui agitent actuellement ce pays arabe. Des cinéastes tunisiens, également présents, ont fignolé des fresques sur les mutations en œuvre dans leur pays. Des Marocains et des Sénégalais ont également marqué de leur empreinte cette 9e édition à travers des films documentaires qui traduisent les aspirations et les espoirs de leurs sociétés respectives. Vacanciers, touristes et visiteurs de passage ont agréablement profité de cette aubaine pour passer de bons moments. En outre le TRB a programmé plusieurs activités pour pérenniser cette animation estivale. Pièces de théâtre, concerts de chaâbi, cafés littéraires, conférences et célébrations diverses sont au menu jusqu'au début du mois d'août. Pour accompagner cette dynamique estivale, la maison de la culture Taous Amrouche abrite également une riche exposition de peinture. Une vingtaine d'artistes de la région participent à cette rencontre intitulée «Eveil pictural». Des spécialistes et des enseignants encadrent cet événement qui a rassemblé les amateurs des arts plastiques. En prévision du Ramadhan qui coïncide cette année avec le mois d'août, de nombreux programmes d'animation culturelle sont en phase de préparation. Les comités municipaux des fêtes et le mouvement associatif s'activent dans cette perspective. L'été s'annonce, cette fois, bien animé.