De notre correspondant à Constantine A. Lemili Difficile de comprendre l'entêtement de Sidi Saïd à ne pas prendre avec sérieux, pour ne pas dire honnêteté, en charge le dossier de l'union de wilaya UGTA de Constantine. Déstabilisée depuis presque deux années, voire coupée en deux par deux factions, une légaliste et une autre «aux ordres» de manœuvriers de la Centrale, l'activité syndicale a été pratiquement en berne durant toute cette période. Plus grave encore, une demi-douzaine de cadres de l'UW ont mis à profit ce vide pour gérer selon leurs intérêts les droits des milliers de travailleurs en activité, n'hésitant pas pour les sections syndicales qui ne répondaient pas «présent» à l'appel à en créer de nouvelles. Tout cela au mépris des lois, des statuts de l'UGTA et surtout de la morale puisque le SG de l'union de wilaya a été éjecté violemment de son bureau et paradoxalement poursuivi en justice pour usurpation de fonction par un cadre directement désigné par la Centrale. En prévision du congrès national, la même Centrale syndicale désignera une commission, dont étrangement le président sera ledit cadre, chargée de l'organisation du congrès de wilaya, alors que ses statuts en disposent autrement. La commission devant être élue par l'ensemble des syndicalistes élus au sein des entreprises. L'objectif était de coopter des indues personnes juste pour faire illusion et missionner au congrès national des délégués en réalité jusque-là inconnus ou du moins dociles. Ce sont ces pratiques qui ont incité un noyau initial de représentants des travailleurs issus de la Seaco, Algérie Poste, Algérie Télécom à tout remettre en cause, engager un mouvement de contestation pour exiger le retour à la légalité au sein de l'UW Constantine. Des mois ont passé et ledit mouvement était parvenu à agréger autour de son action l'ensemble des sections implantées à hauteur de la wilaya. Après quoi, la commission provisoire élue s'était attelée, non sans difficulté et tout en veillant à respecter les règles internes à l'UGTA, rassembler les troupes n'omettant pas de tendre la main aux égarés. Face au succès de cette démarche, A. Bediaf, le syndicaliste désigné par Sidi Saïd pour gérer l'union, au nom de la Centrale, au début du mois courant lancera une action en justice contre A. Mehdi, SG au motif d'«usurpation de fonction» pour lequel il sera débouté au courant de la même décade. Le jugement est rendu en date du 6 juin sous le numéro 11/04311. Le plus important dans cette décision de justice est qu'elle vient battre en brèche toutes celles prises, à contre-courant des textes est-il nécessaire de le souligner, par le SG de l'UGTA. Ces décisions consistaient en la désignation d'autorité d'une commission de préparation du congrès au niveau de la wilaya, la suspension pour raison disciplinaire du SG de l'UW et son remplacement par un autre. Tous les griefs retenus contre A. Mehdi ont été dénoncés par la justice. Ce qu'avait fait La Tribune depuis l'entame du conflit interne tant les procédés et procédures étaient grossiers. Le congrès de wilaya devrait donc se tenir dans les jours à venir dans la mesure où l'UW devrait retrouver son cadre réglementaire avec la réhabilitation de son secrétaire général. La commission provisoire élue avait, la veille même du jugement, adressé un communiqué à l'ensemble des cadres syndicaux pour leur faire part des procédures de désignation des délégués au congrès national. La réaction de la Centrale syndicale va-t-elle s'inscrire dans la logique qu'on lui connaît, à savoir pratiquer la politique de l'autruche et renvoyer sine die une échéance qui ferait tellement mal aux spins doctors qui entourent Sidi Saïd. Quoi qu'il en soit, il y a peu de chances que le congrès national se tienne tant que le SG aura à traîner le boulet «Constantine».