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«Le marché informel bloque la filière boissons»
Ali Hamani, président de l'Apab à La Tribune :
Publié dans La Tribune le 27 - 06 - 2011


Photo : Zoheir
M. Ali Hamani, président de l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab), a abordé, dans cet entretien, différents sujets en relation notamment avec le développement de la filière «boissons», les contraintes vécues par les producteurs nationaux, les multiples actions menées par son association ainsi que les différentes mesures entreprises par les pouvoirs publics dans la sphère économique.
Propos recueillis par Bahia Aliouche
La Tribune : Comment évaluez-vous le marché algérien des boissons ?
M. Hamani : Globalement, le marché national des boissons est en pleine croissance. Son évolution annuelle oscille entre 8 et 10%. Deux filières connaissent, principalement, une croissance remarquable, à savoir la filière «jus de fruits, nectars de fruits et eaux fruitées» et la filière «eaux minérales et eaux de source».
Quelles sont les entraves qui freinent le développement du secteur des boissons ?
Le marché informel est à l'origine du blocage de cette filière. Ce marché illégal a créé des difficultés pour qu'il y ait une véritable politique d'investissement dans cette filière. Pis encore, le marché informel ne respecte pas les normes liées à la santé du consommateur. L'utilisation, parfois, de produits nocifs dans la production de certaines boissons (jus et boissons gazeuses), ou encore l'utilisation du sulfate et de l'aspartame dans les boissons, à défaut de sucre ordinairement utilisé dans la production de certaines boissons, ou aussi l'utilisation des gaz non alimentaires dans la production des boissons gazeuses, sont autant de dépassements qui rendent potentielle la menace sur la santé du citoyen. De ce fait, les pouvoirs publics doivent, dans l'urgence, prendre des mesures nécessaires pour arrêter l'anarchie qui domine ce marché. Outre l'arrivée massive d'opérateurs non professionnels, le poids de l'informel et la concurrence déloyale, la filière «boissons» souffre, au même titre que toutes les autres filières industrielles, d'une forte pression fiscale. De ce fait, notre association a introduit une série de propositions dans l'optique d'améliorer l'environnement fiscal de nos entreprises. Nous avons préconisé l'application d'un tarif douanier de 5%, au lieu des 30% ou 15% en vigueur, à l'importation de tous les intrants nécessaires à la production de la filière boissons. Nous avons, également, plaidé pour l'allégement de la pression fiscale sur l'activité des eaux embouteillées ainsi que pour l'allégement de la taxe domaniale qui est de l'ordre de 5% du chiffre d'affaires.
Quel est l'apport de l'Apab dans le développement du secteur des boissons ?
Au fil des années, notre association, dont la création remonte à l'automne 2003, a réussi à s'imposer comme un interlocuteur crédible lorsqu'il s'agit de l'industrie de la boisson. Ainsi, l'Apab est systématiquement consultée ou associée à des groupes de travail ministériels ou interministériels pour des questions liées au devenir de cette filière, en particulier, ou de l'industrie d'une manière plus globale. Aussi avons-nous contribué à la mise en place de la charte de la bonne gouvernance, à l'élaboration du premier manuel de traçabilité pour cette filière et à la rédaction du nouveau décret exécutif sur les additifs alimentaires.
L'Apab a apporté, aussi, un plus au développement de la concertation et de la synergie entre les membres de la filière. Elle a également contribué au rapprochement et à la consolidation des relations avec les institutions internationales. Certaines de ces institutions financent, aujourd'hui, un bon nombre de nos projets visant, notamment, la promotion de la qualité dans le secteur des boissons. Nous avons, également, lancé au profit de l'ensemble des nombres un référentiel sur les ressources humaines.
L'Apab a lancé en août 2010 une campagne médiatique d'information et de sensibilisation à la qualité. Quel est le bilan tiré de cette campagne ?
Effectivement, l'Apab a lancé une campagne médiatique d'information et de sensibilisation en août 2010 et ce, dans l'optique d'accompagner le consommateur algérien dans la prise de décision d'achat. Le message de base de cette première phase consistait à rappeler au citoyen la nécessité de s'orienter vers les boissons respectant les exigences de la qualité. Les retombées de cette première campagne sont jugées positives. Nous avons même été félicités par le ministre du Commerce. Après le lancement de cette campagne, nous avons constaté que les consommateurs se penchent sur les produits respectant les normes de la qualité.
Votre association a lancé, également, un projet de labellisation des boissons. Pouvez-vous nous en parler ?
Lancé par l'Apab en collaboration avec la GTZ/DEVED, ce projet vise l'établissement d'un référentiel normatif pour la constitution d'un «label qualité boissons». Il est le couronnement de la campagne médiatique d'information et de sensibilisation à la qualité.
Cette initiative vient suite au vide juridique, ouvrant une large brèche aux amateurs et aux contrefacteurs. De ce fait, la labellisation des boissons incitera la corporation à élever ses standards de qualité. Un cahier des charges a été mis en place. Il définit les conditions permettant aux producteurs de bénéficier de ce label. Reste à lancer un appel d'offres public pour la sélection d'un organisme de certification en charge de l'attribution de ce label. Cette démarche sera suivie par le lancement d'une campagne de sensibilisation auprès des opérateurs de la filière «boissons», des pouvoirs publics et du consommateur. Nous souhaitons que ce projet soit concrétisé avant la fin de l'année en cours. Néanmoins, la vigilance s'impose, car le logo constitué pourrait être contrefait.
Aujourd'hui, les entreprises nationales sont-elles en mesure d'exporter leurs produits ?
Il faut dire que, sur ce plan, beaucoup reste à faire. Néanmoins, il existe une dizaine d'entreprises qui ont exporté leurs produits vers plusieurs pays, entre autres les Etats-Unis d'Amérique, la France, le Canada et l'Angleterre. Il s'agit des groupes Hamoud Boualem, NCA Rouiba, Fruital, Ifri, Vitajus, etc. Le montant des boissons exportées, en 2010, s'est élevé à près de 28 millions de dollars. Cela dit, nos unités sont capables de répondre aux normes internationales. Les pouvoirs publics ont, pour leur part, une tâche à accomplir pour le développement des exportations algériennes hors hydrocarbures, notamment en termes de formalités administratives. L'Apab a, à ce titre, présenté des propositions au ministère du Commerce pour la réduction des délais ainsi que pour créer un couloir et un guichet unique et ce, afin de mieux faciliter les formalités d'exportation.
L'Apab a élaboré cette année un rapport d'étude proposant de nouvelles mesures pour le développement des exportations. Peut-on connaître le contenu de ce rapport ?
D'une manière générale, la culture de l'exportation est absente dans les entreprises nationales, et la conquête des marchés extérieurs n'est pas considérée comme une action stratégique. Dans beaucoup de cas, l'exportation n'est pas la résultante d'actions programmées, mais est appréhendée de manière conjoncturelle. Dans ces circonstances, le management de nos entreprises est davantage centré sur le marché intérieur. Cette conception de la gestion se traduit par l'absence, dans l'organigramme de l'entreprise, d'une structure spécialisée dans l'exportation. A cette défaillance organisationnelle vient s'ajouter le manque de qualification des personnes en charge des opérations d'exportation. De ce fait, pour atténuer ces contraintes, à défaut de les éliminer, notre association a préconisé plusieurs mesures constituant un encouragement et un signal fort aux exportateurs actuels et potentiels et ce, afin de faciliter leurs opérations et d'améliorer leur compétitivité. L'Apab a, entre autres, préconisé de ramener le délai de rapatriement de 120 à 180 jours, et le délai de dédouanement de 8 à 2 jours. Nous avons également proposé de mettre en place un régime douanier Draw Back ainsi que des plates-formes portuaires «export».
Qu'en est-il des pratiques de gouvernance d'entreprise ?
Aujourd'hui, les entreprises nationales privées doivent relever les défis de la bonne gouvernance d'entreprise, concernant notamment les relations entre actionnaires, l'accès aux capitaux, la mobilisation des ressources managériales et les problématiques de pérennisation de l'entreprise, particulièrement lors des transmissions et successions dans les entreprises familiales. Aujourd'hui, un changement de mentalité de certains chefs d'entreprise est constaté, dans la mesure où la gestion des ces entreprises est confiée à des professionnels et non à leurs propriétaires.
Lors de la dernière tripartite, plusieurs mesures ont été prises, dont la suppression du crédit documentaire en le remplaçant par la remise documentaire ainsi que le relèvement du plafond de paiement libre des importations à 4 millions de dinars au lieu de 2 millions de dinars précédemment. Quelle évaluation en faites-vous ?
L'Apab, qui attend toujours la validation de ces mesures, estime qu'elles sont très positives. Auparavant, l'Apad, à l'instar de l'ensemble des opérateurs économiques, avait dénoncé le Crédoc en adressant une lettre ouverte au Premier ministre pour dire qu'un mode de paiement doit être négocié entre deux parties. Tout transfert d'argent passe, inévitablement, par la Banque d'Algérie, cela dit le problème de la traçabilité ne se pose pas. Concernant la mesure visant le relèvement du plafond de paiement libre des importations à 4 millions de dinars, elle est à féliciter car elle permettra de mieux aider les PME-PMI dans l'effectuation des opérations d'importation.
L'Office national des statistiques (ONS) a lancé au mois de mai dernier une opération de recensement économique. Quel commentaire en faites-vous ?
Cette opération est à saluer. Néanmoins, nous aurons souhaité que cette opération se fasse en relation avec l'ONS, le Centre national du registre du commerce et la Direction générale des impôts. Cela, afin de faire un recensement mais aussi un assainissement du marché économique. Certes, nous avons besoin d'un sondage, mais l'assainissement du marché économique s'impose.


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