Le vent de la contestation semble gagner tous les secteurs. Hier, une douzaine de travailleurs du secteur de la pêche et des ressources halieutiques se sont rassemblés devant le ministère de tutelle pour dénoncer ce qu'ils ont qualifié de «graves dépassements» de la part de la Direction de la pêche de la wilaya d'Alger. «L'administration exerce des pressions sur les employés qui réclament leurs droits socioprofessionnels et va même jusqu'à les menacer de licenciement», ont affirmé les manifestants en colère, et parmi eux le syndicaliste Nourredine Ben Yakhlaf, lui-même victime de licenciement. «Un licenciement purement et simplement abusif», nous dit-il, qualifiant «cette mesure d'injuste, d'autant que je suis handicapé et atteint d'hémophilie», estime-t-il. Notre interlocuteur «interpelle le ministre pour intervenir et régler ces problèmes qui perdurent», précise-t-il. «Nous ne voulons plus d'une administration qui nous mène la vie dure et nous met les bâtons dans les roues, mais d'une administration qui nous encourage à aller de l'avant», poursuit-il. «Trop, c'est trop», renchérit une autre employée, visiblement exaspérée, venue manifester son indignation. «Cela fait des années que nous sommes marginalisés et on nous refuse même le droit de revendiquer nos droits», dit-elle agacée. Les protestataires ont demandé à voir le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques pour exposer leurs préoccupations. Ils seront reçus au final par des représentants du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques qui ont promis de prendre en charge leurs revendications. A cet effet, une commission a été installée et devra se pencher sur les doléances socio-professionnelles des employés. Notons que les protestataires réclament la réintégration de Nourredine Ben Yakhlaf à son poste. Ils menacent de durcir leur mouvement de protestation et de recourir à la grève de la faim si leurs revendications ne sont pas prises en charge.