La tutelle n'a donné aucune explication aux concernés. Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques a annulé 100 subventions, en juin dernier, précédemment accordées aux investisseurs marins. Celles-ci ont été attribuées dans le cadre de la relance des activités du secteur de la pêche. Les causes de cette annulation restent assez floues car aucun membre du conseil d'administration de la pêche n'a souhaité nous en faire part. En vue de sa promotion, le secteur de la pêche a reçu ces dernières années des aides techniques et surtout matérielles provenant des organisations internationales (FAO-CEE), représentées par l'exécution des programmes d'assistance au secteur, à titre d'exemple le programme CEE et Copemed. Par ailleurs, le gouvernement algérien, et dans le cadre de la relance économique, a doté le secteur d'une enveloppe financière très conséquente. On parle de 100 milliards de dinars destinés à subventionner les investissements dans l'industrie de la pêche. Plus de deux cents armateurs ont reçu cette subvention en 2003, mais cent d'entre eux ont vu la leur retirée une année plus tard, et ce en dépit du fait que le montant de la subvention nécessaire pour l'acquisition d'un navire a augmenté considérablement. Pour la construction d'un chalutier de 26 m , le ministère de la Pêche octroyait 28 millions de dinars en 2003, aujourd'hui, il octroie 36 millions de dinars pour un chalutier de même dimension. Chose qui suscite l'interrogation et l'étonnement des armateurs. Il faut dire que le ministère de la Pêche n'a donné aucune explication aux concernés et la direction des pêches de la wilaya d'Alger a même refusé de recevoir le courrier des armateurs. Un autre problème mérite aussi d'être soulevé: la Badr , principale banque octroyant les crédits nécessaires au armateurs, ne semble pas être informée des dernières décisions concernant ses clients. Un mois après la réception des mises en demeure, la Badr continue d'envoyer des notifications de crédit aux armateurs dont la subvention a été annulée. Il faut noter que le projet de relance du secteur halieutique a permis l'augmentation de la production et l'éventuelle construction de deux cents nouveaux chalutiers. Ce qui ne justifie pas le comportement de certains fonctionnaires du ministère de la Pêche envers les armateurs. Et dire que le ministre de la Pêche, Smaïl Mimoun, s'est engagé à rivaliser avec nos voisins espagnols!