Israël est dans l'embarras face à la deuxième flottille internationale pour Ghaza. Une dizaine de bateaux, dont deux cargos transportant 3 000 tonnes d'aide humanitaire (médicaments, ambulance, ciment), devraient appareiller «jeudi ou vendredi» de Crète dans le sud de la Grèce vers l'enclave. La flottille devrait rassembler 350 militants de la liberté originaires de 22 pays, des députés, suédois, norvégiens, espagnols et français, des artistes, des écrivains, dont l'auteur de romans policiers suédois Henning Mankell, ainsi que 30 à 50 journalistes. Henning Mankell a déjà participé à la première expédition en 2010 où il a été emprisonné avant d'être relâché sous la pression du gouvernement suédois. L'opération flottille de la liberté acte 2 a pour objectif de briser le blocus inhumain de Ghaza imposé depuis cinq ans par Israël. En face, l'extrémiste ministre des Affaires étrangères israélien, Avigdor Libermann, semble prêt à perpétrer un nouveau massacre. «Je pense que nous serons en mesure de leur faire face», dira-t-il. Une propagande est en cours en Israël pour discréditer le caractère pacifique d'une action qui fait l'unanimité dans les milieux des militants pour la liberté des peuples. Les relais médiatiques pro-israéliens parlent d'«éléments radicaux à bord de bateaux qui ont affirmé vouloir tuer des soldats israéliens». Qualifiant la flottille de «provocation», le ministre de la Guerre israélien, Ehud Barak, a répété que «l'accès à Ghaza serait interdit aux bateaux». Les tentatives de faire avorter l'opération ont déjà commencé. Un des organisateurs grecs de la flottille a indiqué que l'un des navires avait subi des dégâts importants lundi soir à Athènes. Il a affirmé qu'il s'agissait d'un acte de sabotage. La plupart des gouvernements occidentaux, à l'image de celui des Etats-Unis, de la France et de la Grèce, ont dissuadé leurs ressortissants à toute participation. L'Etat d'Israël qui occupe des terres dans la plus grande illégalité, jouit d'un statut particulier sur le plan international. En mai 2010, une première tentative de s'approcher des côtes de la bande de Ghaza s'est terminée par une tuerie perpétrée par l'armée israélienne. Neuf personnes sont tuées dans un assaut sauvage des commandos de marine israéliens notamment contre le ferry turc Mavi Marmara qui portait le pavillon de navire amiral de la flottille. Israël avait essuyé une vague de réprobation internationale mais n'a pas subi de sanctions. Ses relations avec Ankara sont notamment rentrées dans une phase de turbulences. La population de la bande de Ghaza subit depuis 2006 un blocus mené dans la plus totale illégalité par l'Etat d'Israël, la privant de vivres, de traitements médicaux et de carburants. L'Etat d'Israël foule de ce fait aux pieds le droit international et notamment la résolution 1860 des Nations unies qui exige de «prendre des mesures constructives et radicales pour mettre un terme à l'enfermement de Ghaza». M. B.