Sonelgaz fonctionnera désormais comme holding. Les nouveaux statuts de l'électricien national ont été publiés, le 8 juin dernier, dans la 32e livraison du Journal officiel entérinant ainsi une nouvelle organisation qui permettra au groupe énergétique de fonctionner comme un groupe industriel diversifié. Ainsi, le décret présidentiel n° 11-212 du 2 juin 2011 modifie et met en conformité les statuts de Sonelgaz, adoptés en 2002 avec le dispositif de la loi n°02-01 du 5 février 2002 relative à l'électricité et la distribution du gaz par canalisations. Le nouveau texte, qui va dans le sens d'une politique de renforcement de la maîtrise du secteur énergétique par l'Etat et de la sauvegarde de ses intérêts, précise que «le capital du groupe Sonelgaz ainsi que celui de ses 36 filiales est imprescriptible et inaliénable», fermant ainsi la porte à tout débat qui remettrait en cause la mainmise de l'Etat sur ce secteur stratégique. Les nouveaux statuts permettent aussi une réorganisation de la société Sonelgaz en holding qui jouera le rôle de détenteur du portefeuille des actions constituant le capital social des filiales du groupe, tout en séparant les activités du holding et de ses filiales. Désormais, Sonelgaz Spa est réorganisée en «société holding», sans création d'une personne morale nouvelle et prend la dénomination de «Sonelgaz». Le holding Sonelgaz et ses sociétés filiales forment un ensemble dénommé «Groupe Sonelgaz». Il est vrai que le P-DG de la Sonelgaz, M. Noureddine Bouterfa, a plusieurs fois regretté l'amalgame entre la Sonelgaz et ses filiales. La confusion est désormais levée puisque les statuts révisés permettent une meilleure clarification des responsabilités entre le holding Sonelgaz et ses filiales. Ces dernières devront s'occuper exclusivement des activités de la production, du transport et de la distribution de l'électricité et du gaz. De son côté, le holding se penchera sur les questions d'ordre stratégique. Les prérogatives du président-directeur général ont été élargies. Il désigne, après accord du ministre chargé de l'Energie, les mandataires qui siégeront dans les organes des filiales et autres sociétés apparentées, dont le holding détient directement tout ou partie du capital social. Il peut également procéder à la création d'organes d'aide à la décision sous la forme de comités interfiliales. Il faut savoir dans ce sens que le holding sera chargé du contrôle de ces sociétés et de toute autre société à constituer en plus de la surveillance stratégique et opérationnelle de son portefeuille d'actions et de valeurs mobilières (obligations). Il veillera également à la réalisation, par ses filiales, des programmes annuels et pluriannuels d'investissement dans la production et le développement des réseaux publics d'électricité et de gaz. Il peut aussi exercer des opérations d'exportation et d'importation d'électricité pour le compte de ses filiales. Il faut toutefois noter que le nouveau mode de fonctionnement du holding lui permettra de mettre en place une stratégie d'intégration industrielle pour le compte de l'électricien public, après l'absorption d'entreprises à vocation industrielle à l'image de Rouiba, Eclairage, NC Compteurs ou encore Armel. C'est dans ce sens que le holding gestionnaire du groupe énergétique et industriel Sonelgaz sera chargé de favoriser et développer l'intégration nationale dans les domaines de la recherche, de l'engineering, de la fabrication, de la maintenance et de la réalisation des ouvrages industriels. Il aura aussi à développer les activités ayant un lien direct ou indirect avec les industries électriques et gazières et à étudier, promouvoir et valoriser toutes formes et sources d'énergie, ainsi que de développer les énergies renouvelables par le biais de ses filiales ou la prise de participations. Cela s'inscrit dans la stratégie des pouvoirs publics qui ambitionnent d'implanter le maximum d'industries permettant d'intégrer la filière. M. R.