Selon les chiffres du secrétariat de l'Opep, repris par des agences de presse, la demande de pétrole au second semestre devrait dépasser, de plus 1,7 million de barils par jour, la production actuelle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Faut-il pour autant réajuster l'offre de l'Opep ? C'est un surplus que l'organisation s'efforce de gérer. La dernière estimation de production de l'Opep se situe autour de 26,33 millions de barils (bpj). Elle concerne les onze pays membres liés par des quotas, tandis que les objectifs actuels, fixés en décembre 2008, sont de 24,82 millions de bpj. Si ces chiffres se révélaient justes, cela voudrait dire qu'il y a toujours des pays Opep qui surproduisent, ne respectant pas les quotas arrêtés par l'organisation pétrolière. C'est peut-être une des raisons qui avaient poussé en juin dernier l'Arabie saoudite à soutenir un relèvement de la production de l'Opep. Ryad insistait pour qu'une hausse de la production soit basée sur la production réelle. L'Arabie saoudite n'avait cependant pas pu faire passer sa proposition. Téhéran et Caracas étaient les deux adversaires les plus virulents d'un relèvement de quotas, même si l'Iranien Mohammad Aliabadi, ministre du Pétrole par intérim, s'était voulu, à un moment donné, conciliant. L'Iran est un membre de l'Opep et se pliera à la décision de la majorité, a-t-il déclaré à des journalistes. De son côté, le président vénézuélien, Hugo Chavez, s'était montré opposé à toute hausse. «Nous ne sommes pas d'accord avec l'idée d'augmenter la production maintenant, nous devons continuer à renforcer l'équilibre du marché et nous devons maintenir des prix justes», avait-il estimé. Premier pays producteur de pétrole de l'Opep et seul membre disposant de capacités de production disponibles significatives, l'Arabie saoudite obtenait souvent gain de cause au sein de l'Opep, mais en juin dernier, la négociation était trop serrée. Elle n'avait pas laissé place au compromis. La production pétrolière des pays de l'Opep devait augmenter en juin, en raison principalement d'une hausse du débit en Arabie saoudite, au Koweït et aux Emirats arabes unis, selon les résultats d'une enquête Reuters. L'offre des pays Opep avoisinerait les 29,45 millions de barils par jour, au lieu de 29,1 millions de bpj enregistrés en mai. Pour cette enquête, ont été interrogés des analystes, des compagnies pétrolières et des responsables de l'Opep, rapporte Reuters. Pendant ce temps, le prix du panier Opep a enregistré une baisse d'un dollar pour s'établir à 106,50 dollars le baril vendredi dernier, contre 107,50 dollars/baril jeudi, soit une baisse de un dollar, a indiqué l'organisation sur son site internet. Le prix de ce panier a refranchi le seuil des 100 dollars le 21 février dernier dans le sillage de la hausse des cours sur les marchés mondiaux. Le niveau actuel des prix est considéré par certains membres de l'organisation comme étant normal avec un approvisionnement suffisant du marché. L'Opep avait abouti le 8 juin dernier lors de sa réunion à Vienne à un statu quo, maintenant inchangés ses niveaux de production. Selon le ministre iranien du Pétrole, Messaoud Mirkadhimi, qui assure actuellement la présidence tournante de l'Opep, le niveau des prix du baril est dû au redressement de l'économie mondiale. Le panier de l'Opep comprend le Sahara Blend (Algérie), Girassol (Angola), Oriente (Equateur), Iran Heavy (Iran), Basra Light (Irak), Kuwait Export (Koweït), Es-Sider (Libye), Bonny Light (Nigeria), Qatar Marine (Qatar), Arab Light (Arabie saoudite), Murban (EAU) et le BCF 17 (Venezuela). L'Organisation des pays exportateurs de pétrole estime donc que le niveau actuel des cours est raisonnable, tout en appelant au dialogue avec les pays consommateurs en vue de stabiliser davantage les marchés. Et c'est dans ce contexte que de hauts représentants de l'UE et de l'Opep se sont mis d'accord sur la nécessité de renforcer la coopération en matière de recherche et de développement, lors de leur 8e réunion tenue récemment. Le commissaire à l'Energie, Günther Oettinger, ainsi que l'actuel président du Conseil Energie et son successeur, Tamás Fellegi (Hongrie) et Waldemar Pawlak (Pologne), se sont entretenus avec Mohammad Aliabadi, président de la Conférence de l'Opep, Falah J. Alamri, gouverneur irakien de l'Opep, et Abdalla Salem El-Badri, secrétaire général de l'Organisation. Y. S.