La wilaya de Guelma compte 16 959 commerçants répartis à travers ses 34 communes. La direction du commerce ne dispose que de 62 fonctionnaires pour procéder aux contrôles d'usage. Le marché parallèle gangrène les villes et villages, alors que d'autres instruments de répression, tels la police, la gendarmerie nationale, les BCH (bureaux communaux d'hygiène) et BDH (bureaux de daïra d'hygiène) seraient inopérants. Décidemment, rien ne va plus à Guelma. La mise à nu du secteur du commerce par les élus locaux à travers un rapport détaillé, lors de la 3ème session ordinaire de l'assemblée populaire de wilaya (APW), qui s'est déroulée au début de la semaine dernière au niveau du siège de la wilaya, n'a eu en substance que « que peut-on faire devant un phénomène national ? » de la part du wali. Ainsi, les souks hebdomadaires, marchés à bestiaux, marchés des fruits et légumes réglementés ou illégaux, sans omettre l'unique abattoir communal et les tueries ont été au cœur des débats. C'est le souk à Guelma ! Même ceux qui sont autorisés par les APC, tel celui du chef-lieu de wilaya, installé tous les vendredis, occupant une artère à deux doubles voies névralgiques (dite boulevard de Sonacome), est un exemple d'anarchie vu que cette route est un sens poids lourd fermé, ce jour-là, pour les usagés à destination des communes de Khezaras et Aïn Larbi. Mais encore, tout s'y vend, s'achète et se côtoie sur des étals de fripes, camelots et divers produits alimentaires (fruits et légumes, poisson, viandes rouges et blanches, etc.), le tout en l'absence de contrôle. Et pourtant, le choix de l'aire et son octroi en location se sont faits suite à une délibération de l'APC de Guelma ! Le même constat d'anarchie est également fait, entre autres, du côté du marché des fruits et légumes de Oued Zenati, Bouchegouf, Hammam Debagh ou celui du boulevard du Volontariat à Guelma-ville. Le marché de gros pour les fruits et légumes n'est pas en reste, d'autant plus que sa réhabilitation tarde à se concrétiser car, faudrait-il le souligner, le marché n'a pas de voies d'accès bitumées, de même pour ce qui est du contrôle et de la sécurité des lieux, pire, les bascules feraient défaut. D'autre part, l'abattoir du chef-lieu et les tueries des communes de Oued Zenati et de Hammam Debagh ne répondent plus aux exigences de l'heure. La gestion de ce secteur étant partagée entre l'APC, propriétaire des lieux, l'inspection vétérinaire et celle du commerce, il semble, à entendre les élus locaux, que seuls les bouchers et les locataires des lieux y font la loi, en bravant les règles élémentaires d'hygiène. Pour ce qui est des BCH et BDH, que font-ils sur le terrain ? Existent-ils à Guelma ? Se demande le wali. Nous noterons, enfin, que les travaux de réhabilitation du marché couvert Harcha de Guelma-ville ont atteint un taux d'avancement de 98%, au même titre que celui de Oued Zenati.