Synthèse de Smaïl Boughazi Le niveau de consommation moyenne de l'eau en Algérie est passé de 90 litres/jour/habitant en 2000 à 170 litres, actuellement. C'est ce qu'a affirmé hier le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, lors de son passage à la Radio nationale. Sellal a estimé que ce niveau s'est nettement amélioré ces dernières années avec la hausse des volumes stockés par les barrages en exploitation et la mise en service des stations de dessalement d'eau de mer. Ce niveau pourrait augmenter à l'avenir, selon les dires du ministre. «Nous escomptons une consommation moyenne par jour et par habitant de 185 litres», a-t-il dit ajoutant que les capacités hydriques actuelles de l'Algérie sont estimées à 7,1 milliards de m3. «Nous avons des ressources en eau pour deux ans», a relevé M. Sellal pour qui «l'eau sera garantie (aux Algériens). On a des quantités suffisantes» pour passer l'été, même s'il a précisé que dans certaines régions du pays l'eau ne coulera pas «24/24». Sellal rappellera dans la foulée que notre pays a failli importer de l'eau, en 2002. Sur un autre registre, le ministre a écarté encore une fois une nouvelle tarification du prix de l'eau. Elle «n'est pas à l'ordre du jour», a-t-il fait remarquer. Il a souligné qu'il «n'est pas question de toucher au prix de l'eau». «Pour nous, en Algérie, nous considérons que l'eau reste encore un produit social, à caractère commercial certes, mais social», a assuré le ministre. Il a précisé qu' «il n'est donc pas question de toucher encore au prix de l'eau, tout le monde doit faire face à cette problématique (de l'eau)». Pour autant, il a appelé à une «meilleure économie» de l'eau par une lutte permanente contre le gaspillage et les fuites par notamment la sensibilisation du citoyen. La vraie bataille qu'il faut gagner, selon M. Sellal, sera celle de «la bonne gouvernance» de l'eau. «C'est une bataille qu'il faut gagner», a-t-il dit. «On ne touche pas : c'est clair, net et précis». «La bataille qu'il faut gagner, c'est que tout le monde paie l'eau, et on n'aura pas à augmenter (le prix de l'eau)», précise M. Sellal selon lequel «une taxation est fixée pour les gros consommateurs», notamment Sonatrach, et les gros industriels qui paient aujourd'hui leurs factures. Il faut rappeler que notre pays a réalisé d'énormes investissements dans ce secteur. La Banque mondiale a estimé dans un rapport récent que l'Algérie déboursera annuellement 83 millions de dollars jusqu'en 2050 pour maintenir une offre équilibrée pour la population. Le pays disposera de 96 barrages à l'horizon 2016 pour une capacité globale de 9 milliards de mètres cubes, selon le ministère. Pour le moment, 64 barrages sont en exploitation sur l'ensemble du territoire national pour une capacité de quelque 7 milliards de m3 contre 44 barrages (3,3 milliards m3) en 1999.