Le colonel Mouammar Kadhafi semble déterminé à ne pas lâcher le pouvoir face à la pression grandissante même si la question de son départ est évoquée de plus en plus concrètement. «La bataille est tranchée. Elle est déjà tranchée en faveur des masses et du peuple. Ils ne peuvent pas vous vaincre. Ils vont être vaincus et ils rentreront bredouilles», a déclaré le colonel Kadhafi jeudi en direction de sa ville natale de Syrte, excluant une nouvelle fois tout dialogue avec les insurgé qualifiés de traitres. A Moscou, où s'était rendu mercredi le ministre des Affaires étrangères libyen Abdelati Obeidi des tentatives pour sortir de la crise sont esquissées tout en adjoignant la donne Kadhafi. Obeidi avait assuré à Moscou que le départ de Mouammar Kadhafi n'était «pas sujet à discussion». Pour la France la possibilité que Kadhafi reste en Libye après son départ du pouvoir a été également évoquée. «L'une des hypothèses envisagées, c'est qu'il séjourne en Libye, mais à une condition, c'est que très clairement il se mette à l'écart de la vie politique libyenne» selon le ministre des affaires étrangères. Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a reçu pour la première fois le numéro deux du CNT Mahmoud Jibril, et l'a assuré du soutien de son pays. D'un autre coté l'envoyé spécial de l'ONU en Libye aurait élaboré un plan de sortie de crise. Il prévoirait un cessez-le-feu, la mise en place d'une autorité de transition, et la mise à l'écart de Kadhafi. Abdel Ilah al-Khatib ancien ministre des Affaires étrangères de Jordanie est chargé de trouver une solution politique au conflit qui déchire actuellement la Libye. Il a rencontré à plusieurs reprises des émissaires des deux camps.Le dirigeant libyen pourrait être «prêt à renoncer au pouvoir s'il obtient des garanties.» Dans le cas où Kadhafi accepterait de se retirer, resterait à trancher la question de l'avenir personnel du dirigeant libyen, visé par un mandat du CPI pour «crimes contre l'humanité.» Le plan onusien prévoirait un cessez-le-feu, la création d'une autorité de transition composée à la fois du CNT et de responsables du gouvernement actuel, le tout sans confier aucun rôle à Kadhafi ou à ses fils. Aucune confirmation par rapport à cette question n'est venue du camp de Kadhafi. Des rumeurs ont circulé affirmant que des insurgés présents à Tripoli avaient essayé d'assassiner des hauts responsables de l'entourage de Kadhafi. Sur le terrain, au moins 16 insurgés ont été tués et 126 blessés dans des combats contre les forces fidèles à Kadhafi à Zliten. Les insurgés progressent vers le centre de cette ville de 200.000 habitants.Parallèlement, l'Otan a accentué ses attaques sur cette zone. Les combattants de Misrata, enclave insurgée à une soixantaine de kilomètres plus à l'est, tentent depuis plusieurs semaines de s'emparer de Zliten, afin d'accentuer la pression sur la capitale. M. B/Agences