Le président du FCE, Reda Hamiani, s'est dit hier contre le soutien accordé aux produits alimentaires de bases. «Cette situation profite aux riches et aux pauvres» a dit M. Hamiani qui était l'invité du Forum d'Algeria Invest. Le président du FCE, n'a pas mâché ses mots, à ce propos, jugeant que cette politique ne fait que décourager les producteurs. A ses yeux, on casse les producteurs et on favorise les réseaux de contrebande, notamment aux frontières, car il y a des disparités avec les prix pratiqués à l'international. il a proposé des subventions à «la source», et prononcé pour un soutien «ciblé» qui profitera exclusivement aux couches nécessiteuses. Il a ajouté dans le même sens que ce soutien, qui répond à une conjoncture, ne devrait pas devenir la règle étant donné qu'il s'agit là d'une démarche qui ne sert pas l'économie du pays. Sur ce point, il est utile de rappeler les déclarations du ministre du Commerce, selon lesquelles, ce soutien coûte annuellement à l'Etat 300 milliards de dinars. Le ministre a également précisé qu'«il faut engager une réflexion sur cette question car l'Etat algérien pourrait ne pas avoir les moyens prochainement pour subventionner les produits de première nécessité». Reda Hamiani a également réagi aux chiffres rendus publics sur la facture alimentaire. Il a estimé que le concept d'autosuffisance alimentaire est «irréalisable» expliquant, dans la foulée, que, pour des raisons historiques, les terres cultivables ont été envahies par le béton. Un autre facteur est également derrière la régression du secteur,il s'agit de l'exode rural qui touche principalement les couches jeunes, ce qui prive à ses yeux l'agriculture de la main d'œuvre. Par ailleurs, Hamiani, a relevé le faible taux de création d'entreprises. «Notre pays ne créé que 70 entreprises pour 100 000 habitants alors que nos voisins arrivent à en créer 350» a-t-il fait savoir. Quant à leur mortalité, l'invité du Forum a estimé que 4000 entreprises disparaissent annuellement. Ce qui est naturel, selon ses dires. Evoquant la politique menée actuellement par le gouvernement, Hamiani a estimé que les dernières mesures financières décidées au profit des entreprises vont dans le bon sens, citant au passage le nombre des projets d'IDE enregistrés au premier semestre de l'année en cours, un élément encourageant selon lui. Dans le même ordre d'idées, il a indiqué que des discussions sont en cours actuellement pour impulser le développement des PME, notamment à travers un assainissement des entreprises en difficultés. Ces contacts avec les différents ministères devraient aboutir à des mesures palpables pour l'amélioration du climat des affaires, l'investissement et la situation économique des entreprises, selon lui. Une série de propositions relatives à la fiscalité de l'entreprise, au droit du travail et à l'exportation devraient être soumises également au gouvernement selon la même source. Le conférencier a parlé aussi de l'innovation et de la créativité qui manquent cruellement dans nos entreprises, citant des exemples là où les producteurs peuvent innover et diversifier leur production. Cet handicap est du, note-t-il, à l'absence de passerelles entre l'université et le monde du travail. Pour lui, il aurait été plus judicieux de mener des politiques de formations en fonction besoins des différents secteurs économiques au lieu d'importer de la main d'œuvre étrangère. Ce qui ne contribue guère au transfert technologique. Enfin, Hamiani a souhaité que les réformes menées actuellement sur le plan politique puissent offrir un nouveau visage au modèle économique du pays. S. B.